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Le Trésor des Laures
16 avril 2021

2000, Chapitre 1 et 2, TOME 2

  

2000

 

    1

  

Dimanche 9 Janvier 2000. Fête des Alix qui signifie « protéger » ou « noble ». Sainte Alix fin XVI° siècle était riche, belle et comblée. Mais à vingt-un ans elle se convertit et fonde une congrégation pour l’éducation ( alors négligée ) des jeunes filles.

Lors de cette époque troublée, la pire que nous ayons connue en raison des suites de la tempête de fin d’année, je fais part à Alicia de mon étonnement face à ma capacité d’adaptation, ignorée auparavant. J'apprends à assumer ma vie telle qu’elle est, même dans les pires moments, sans me lamenter, ni chercher à éviter aucune des contraintes imposées par cette catastrophe. En particulier, nous accueillons une famille encore plus éprouvée que nous, et ce, en dépit de la gêne inévitable d’une cohabitation forcée de quelques semaines.

 

Vendredi 11 Janvier 2000, fête des Paulin, diminutif de Paul qui évoque l’humilité de celui qui se fait « petit ». Saint Paulin fut un évêque italien de la fin du VIII° siècle. Érudit religieux, « lumière de la chrétienté », Charlemagne en fit un de ses conseillers.

Pourtant surchargée d’activités familiales et professionnelles, je viens solliciter Alicia. 

– Accepterais-tu de m'aider à reprendre le fil de mon histoire ? Toute à ma hâte de franchir les étapes, j'ai jusqu’alors considéré cette tâche comme étant secondaire, mais il est impératif pour moi de le faire maintenant.

– Cela me fait plaisir de te retrouver ainsi, dit Alicia, et je suis curieuse de connaître les raisons de cette décision.

– Tu ne vas pas être déçue, c’est un songe fabuleux comme je n’en avais pas eu depuis longtemps. Je portais un collier de perles noires sans autre valeur qu’affective et j’étais absorbée par la lecture d’un livre qui semblait éclairer mon histoire. J’espérais enfin découvrir l’élément-clé, celui qui me permettrait de comprendre avec ma raison et mon intelligence le sens de cette aventure.

Je menais cette quête de la « perle rare » depuis quelques mois déjà. De nombreuses données faisaient écho à mes expériences et m’en confirmaient la validité, pourtant cela ne me semblait pas encore suffisant. Par ailleurs, j’éprouvais toujours un amour immense pour Mandro, sans rien attendre de sa part, estimant qu’en raison de son attitude fermée, ma tâche concrète envers lui était terminée.

Ce jour-là donc, je lis en triturant mon collier. Soudain il casse. Je ramasse les perles rapidement et sans réfléchir, je me mets à genoux dans la poussière pour récupérer les dernières. A peine assise, m’interrogeant sur le sens de cet événement sans importance, un songe me saisit. A la recherche des deux dernières perles, je me retrouve enfermée dans un cachot voûté aux murs de pierres rousses. La seule issue en est une lourde porte de bois aux épaisses ferrures qui se referme sur moi. J’ai le sentiment de m’être jetée tête baissée dans un piège.

Je vois une table et une chaise au centre d’une très grande pièce semi-circulaire. Je m’y installe et commence à enfiler les perles pour reconstituer le collier. Il me semble évident que je dois m’en « débarrasser », le donner mais à qui ? Soudain, j’ai une idée et j’appelle le gardien. Mon stratagème fonctionne, déconcentré par l’appât du collier sur la table, il ne me voit pas franchir la lourde porte. Je m’évade, mais il n’y a pas d’issue. Mandro arrive alors, suivi des gardiens. Il me dit : « Je suis quelqu’un d’important maintenant » et me ramène sans ménagement jusqu’à ma cellule, dans un silence oppressant. Puis il m’accuse d’avoir détourné à mon profit son trésor.

Une fois seule, je me retrouve instantanément dans un endroit sombre où je distingue la silhouette de Jil. Je suis heureuse de le revoir après si longtemps, cependant il se fâche.

– Tu négliges ta mission, me reproche-t-il. Tu n'accomplis pas le service auquel tu t'es engagée afin de me libérer. 

Je pense aussitôt : « et par la même occasion me libérer de toi et ton fils ! ». Il poursuit :

– Tes guides se servent de Mandro pour te faire avancer sur la Voie. Tu dois garder précieusement le collier, il contient la Perle que tu cherches.

Puis attendri, il ajoute :

– Ne comprends-tu pas que pour mon fils, le chemin de la Perle passe par toi ? Tu ne peux pas t’enfuir en l’abandonnant.

Instantanément je me retrouve dans la cellule, Mandro est devant moi. Il exige de savoir où se trouve son trésor et me saisit au cou. Sous le choc, une perle sort de ma bouche (l’y avais-je glissée pour ne pas la perdre ?). Elle me paraît banale, pourtant Mandro y voit quelque chose qui tout à coup le fait changer d’état d’esprit. Il tombe à genoux, il vient de comprendre le chemin à parcourir lui-même afin de conquérir ce qui lui est destiné.

– Et il y arrive ? demande Alicia.

– Je ne sais pas.  Le songe s’interrompt là. Il me semble évident que mon éventuelle « libération » dépend de Mandro et de son évolution vers le chemin de sa réalisation. Rien d’autre ne peut me délivrer, ma tâche est de dérouler patiemment le fil de cette histoire qui me transforme intérieurement et m’utilise probablement au profit de Mandro.

 

Alicia siffle, elle semble admirative de mon analyse.

– Tu as raison, ce songe est un vrai cadeau, je suis prête à commencer le travail quand tu veux. Et comme tu n’es pas très disponible en ce moment, je te propose de débrouiller le terrain en parcourant ton journal.

– Je suis gênée de t'imposer ce travail ingrat, Alicia..., lui dis-je.

Elle parvient cependant à me convaincre.

– Pour te servir ! conclut-elle dans un sourire.

 

Jeudi 20 Janvier 2000, fête des Sébastien qui signifie « vénéré ». Il est représenté transpercé de flèches. Protecteur contre la peste, il est considéré comme la version christianisée d’Apollon.

Alicia et moi réussissons à trouver un peu de temps. Je m’efforce toujours d’élaborer une vision globale de ma démarche intérieure, en lien avec les événements de ma vie. Je tente de découvrir l’expression cohérente d’un plan supérieur manifesté pour moi par les communications dont je bénéficie lors d’états modifiés de conscience. Ces états me sont devenus faciles et sans intervention externe (sans médicament, ni drogue) à partir du jour où j'ai utilisé comme support de mon recueillement, une bougie selon la recommandation de Jil transmise à Mandro.

Nous reparlons aussi de mes expériences de labyrinthe et Alicia me fait part des enseignements d’un ami à ce sujet :

– Ce type de tracé parcouru en toute conscience pourrait avoir des effets quasi-physiologiques surprenants. Selon lui, ce parcours stimule différents niveaux corporels subtils qui nous sont en général inaccessibles.

– Que veux-tu dire ?

– Voilà ce qu’il m’a expliqué, répond Alicia, j’ai pris des notes pour toi. Il faut d’abord numéroter chaque enroulement du labyrinthe en ordre croissant à partir du centre. (Voir Annexe http://tresordeslaures.canalblog.com/archives/2019/01/22/37147322.html) Tu parcours donc successivement les niveaux 5, 6, 7, 4, 1, 2, 3 avant d’atteindre le centre.

Au départ, tu es dans le niveau 5, en rapport avec les vibrations reçues (l’oreille, les sons) ou émises (la gorge, la parole). L’homme étant un être de langage, c’est le contact avec le Verbe.

Au niveau suivant, le 6, les sens sont stimulés, le verbe devient lumière selon des schémas plus ou moins abstraits ou géométriques, tu entres dans un autre espace-temps.

Je réagis vivement :

– Tout à fait comme dans les ruines proches de Toulouse visitées avec Jil. Excuse-moi, ce rapprochement s’est imposé. Continue, c’est très intéressant.

–  Au niveau 7, le plus périphérique, le verbe devient chair dans un langage où le corps s’exprime en termes d’émotions et de réactions physiologiques par le biais des hormones, (c’est par exemple à la base du fameux détecteur de mensonge).

Au niveau 4, tu reviens au cœur des enroulements, le verbe devient sentiment. Le plus élevé des sentiments est bien entendu l’amour qui, éprouvé à ce niveau, permet de découvrir l’harmonie de la création.

Au niveau 1, le verbe devient énergie et se manifeste à la base énergétique fondamentale de l’être, son courant pouvant conduire jusqu’à la communion extatique avec l’univers. Cela devient possible au niveau 2 où le verbe se fait Amour à partir de sa composante érotique et sexuelle.

Au niveau 3, si l’être sait éviter la dispersion vers l’extérieur, l’énergie accumulée au stade précédant devient une force pour centrer l’individu alors appelé à la transcendance. Le verbe devient puissance et prépare à la rencontre suprême.

Enfin au centre du labyrinthe, tu es en contact avec le divin. Ainsi la meilleure part de l’humain en toi est conduite vers la réalisation de son potentiel tout au long de ce processus complexe et parfois très périlleux.

– A priori, dis-je, c’est très théorique et cela ne semble pas correspondre à mon expérience de type plus « charnelle », mais cela mérite un examen plus approfondi. En fait, je suis entrée dans le labyrinthe avec la parole donnée par Jil. On dit que l’homme est un être de langage, la parole le forme (ou le déforme... et les psychiatres sont payés pour le savoir). En ce sens, la parole qui transforme l’homme correspond au Verbe. Le Verbe accompagne l’homme dans son parcours et le conduit à travers différents niveaux d’expérience. Il peut modifier sa vision de lui-même, du monde et lui permettre d’accéder à des dimensions de conscience différentes.

– C’est un phénomène subtil, remarque Alicia, j’ai essayé sans rien ressentir. Il faut probablement être guidé pour y parvenir ou travailler en profondeur selon les différents sens et niveaux du corps, ce que je n’ai pas appris. Cette tradition semble perdue depuis longtemps dans notre civilisation, pourtant des labyrinthes étaient dessinés dans nos cathédrales autrefois. Dans la société très religieuse de l’époque médiévale, parcourir un labyrinthe valait un pèlerinage, on le surnommait d’ailleurs la « lieue de Jérusalem ».

– Et oui, dis-je, nous ignorons beaucoup de choses sur les capacités de l’esprit humain et sur les moyens « naturels » de le faire accéder à d’autres niveaux de conscience. Les cathédrales en faisaient probablement partie au même titre que d’autres lieux « sacrés ».

Alicia ajoute :

– Mon ami pense que ces espaces permettent en effet d’expérimenter des modes d’expression et de perception différents, on y rencontre même parfois des personnalités psychiques autonomes monstrueuses ou effrayantes. C’est potentiellement dangereux, on peut mourir de peur ou devenir fou dans certaines situations extrêmes. Et à la fin du processus, le plus difficile reste à faire : il s’agit de reconnaître, accepter, réintégrer ces diverses composantes pour ainsi devenir pleinement unifié.

– En effet, dis-je, je pense que l’état d’esprit dans lequel on fait ce parcours est très important, l’amour est le meilleur guide. Dans le parcours cauchemardesque dont je t’ai parlé, mes sentiments négatifs m’ont confronté à l’horreur.

– C’est bien beau tout cela, mais comment vas-tu en ce moment ? demande Alicia. 

– Je suis aidée concrètement au quotidien par une santé plus stable, par une simplification des contraintes et aléas de ma vie, par un amour réciproque plus intense et respectueux de mes proches, par une confiance en la vie et en moi-même que je n’imaginais pas possible. Je suis parvenue au stade où je vis la croix de l’existence dans la fluidité d’un déplacement possible sur ses quatre branches.

« Il n’y a plus de déchirure, de choix douloureux ou de renoncement cruel, mais une force tranquille et confiante venue de l’acceptation de ma fragilité offerte au service de la voie. Mon seul désir est de progresser vers le Maître suprême, pour le servir de mon mieux, supprimer tous les écrans possibles entre Lui et moi afin qu’Il s’exprime pleinement en moi le reste de ma vie qui de toutes façons lui appartient.

Alicia se tait, elle semble perdue dans ses pensées.

– Tu veux ajouter quelque chose, Alicia ? dis-je pour briser son silence.

- Que pourrais-je ajouter, dit-elle, moi qui suis restée enfermée dans mes pauvres jugements par tendance personnelle et déformation professionnelle ? Je n’ai aucun critère pour évaluer la qualité de ton aventure. Je suis seulement le témoin humain de l’envolée d’une âme ordinaire vers des sphères inconnues. J’en mesure les effets périphériques, cependant je ne sais rien de la réalité de tes explorations. Et je te remercie, Estelle de m’accepter comme confidente.

– C’est moi qui te remercie ! L’initiation dont j'ai manifestement bénéficié me donne certes le courage et la détermination nécessaires pour explorer ce chemin. Elle me procure l’immense avantage d’affronter la vie comme une quête de connaissance, dans une succession d’expériences propices à ma progression spirituelle. Mais ta présence à mes côtés est extrêmement importante pour ne pas dire vitale. Si je suis très entourée par mes guides dans ma vie intérieure, j'apprécie de partager avec toi ce que je nomme folie, du moins selon les critères des hommes ignorants de cette lumière et du parcours exigeant ou apparemment chaotique qui y conduit.

– Tu illustres tout à fait les propos de mon ami, dit Alicia : l’homme profane voit sa vie se dérouler selon un enchaînement d’aléas et de difficultés plus ou moins pénibles ; l’être initié (éveillé par son changement de perspective), voit ces mêmes difficultés comme autant d’occasions d’évoluer en conscience, d’éclairer sa conscience (jusqu’à l’illumination ?).

  

2 

 

Fin Janvier 2000

Je reviens voir Alicia presqu’un mois après le passage à l’an 2000, moment hautement symbolique mêlant craintes et espoirs. Finalement les catastrophes annoncées, le fameux « bug » de l’an 2000 en particulier, ne se sont pas produits. Les suites de la tempête Lothar sont suffisantes pour occuper ce début d’année !

Après les banalités d’usage, je confie à Alicia mes derniers songes :

– J’ai revu le Maître des Lumières, il a changé de niveau, il m’a dit avoir acquis la « puissance d’amour ». Quand je lui ai demandé s’il avait retrouvé ses pouvoirs, il m’a répondu « mieux encore » et s’est transformé en tourbillon de lumière. Il s’est exprimé en moi par transmission directe et m’a montré Mandro comme si j’étais à ses côtés, accueillant une femme (la sienne ?) qui portait un bébé garçon dans ses bras pour le lui présenter. Lorsqu’il a repris sa forme devant moi, il m’a dit avec un grand sourire : « Tu vois, j’ai changé de niveau ».

« Ne me dis pas que tout cela est du délire, pour moi c’est souvent plus réel que ce que je vis dans la vie quotidienne même si je ne cultive pas particulièrement ces états. En tout cas, je ne m’y réfugie pas pour éviter les contraintes quotidiennes. Au contraire, grâce aux enseignements que je reçois, je ne les assume que mieux. Parfois je vis même des expériences aux résultats étonnamment concrets...

– Tu parles de manifestations en rapport avec tes états de conscience modifiée ? demande Alicia.

– Oui, aussi surprenant que cela paraisse. La dernière fois que j’ai eu des douleurs dorsales très intenses, en songe j’ai vu une boule dorée très lumineuse venir me survoler puis descendre en moi. Elle s’est engouffrée dans le canal au centre de mon corps en formant une spirale et j’ai entendu le Maître me dire que j’étais alors guérie. Puis l’énergie lumineuse est sortie, se dirigeant dans l’espace et vers Mandro. Je l’ai vu l’envelopper, le pénétrer aussi. Il semble que nous sommes reliés par cette énergie qui forme entre nous une sorte de spirale ou de huit horizontal.

« A l’issue de ce songe, j’ai été effectivement soulagée. Cela m’a beaucoup impressionnée, j’ai maintenant le sentiment d’être prête à franchir un nouveau cap comportant peut-être encore plus de manifestations mystérieuses.

– Et cela ne te fait pas peur ?

– Je suis confiante. Cela dit je prie pour recevoir des éclaircissements sur ce qui se passe. Et pourquoi pas si c’est encore possible, j’espère découvrir une démarche pratique de guérison sans agression, basée sur la circulation d’énergie et l’évolution spirituelle de l’homme puisque c’est manifestement de cet ordre-là.

Devant les hésitations d'Alicia cachant mal son ignorance, je ris en disant :

– Je vais aller voir Lotaire. Peut-être me donnera-t-il une réponse ?

– Qui est ce mystérieux personnage ?

– J'appelle ainsi l’influence qui se manifeste concrètement à la bibliothèque. J'avais vu en songe le « sage qui sommeille » et je me suis rendu compte au fil du temps qu’il « s’éveillait » en me présentant des ouvrages correspondant à mes préoccupations pour peu que je sois attentive aux petits signes par lesquels il attirait mon attention.

– D'accord ! Une sorte de Génie des bibliothèques ! me dit Alicia en riant.

– Si tu veux. Tu vois, je pourrais l’appeler le hasard, je préfère en faire un personnage, un de mes guides. D’autant qu’il est très efficace et rapide, ce que je n’avais jamais connu avant « lui » bien que j’aie une grande expérience de recherches documentaires depuis des années. Sur ce, je vais le voir et je reviendrai te raconter où j’en suis. J’aurai plus que jamais besoin de ton aide avec ce qui m’attend maintenant.

– Tu peux compter sur moi. Au final, qu'est-ce que je risque à part devenir fan de ta folie positive ?

 

Mercredi 2 Février 2000, fête de la Présentation (de Jésus au Temple) et de la Chandeleur.

Je m'interroge de nouveau sur ce que je dois faire pour progresser dans ma mission.  En songe le Maître suprême me dit de changer de niveau.

– Comment ? dis-je.

– Suis la voie du cœur, ai-je pour toute réponse.

Le jour même, je passe à la bibliothèque. N’ayant pas de « réaction » de Lotaire comme j'en ai l’habitude, je commence à chercher dans les rayons. En ouvrant un livre sur le magnétisme, un autre « comme par hasard » tombe devant moi. Je l’interprète aussitôt comme la manifestation tant attendue et feuillette ce livre attentivement bien qu’il me paraisse à priori trop « New Age ». Il expose fort mal la technique du Reiki, malheureusement c’est le seul ouvrage disponible sur le sujet.

Je me rends dans une librairie voisine où je ne trouve pas de meilleure réponse. Malgré la force de mon intuition, la piste semble sans intérêt. Je dois continuer en suivant les avis de mes guides, sans recourir pour l’instant à un autre humain «qualifié». Je le souhaite pourtant de toutes mes forces, d’autant que Mandro (désigné par ces mêmes guides) refuse tout échange avec moi jusqu’à présent.

Le doute m’envahit de nouveau. Je me demande si ce que j'ai vu en lui n’est pas une illusion. Qu’est-ce que cette vision d’homme devenant « maître » des lumières ? Cela ne ressemble à rien pour moi et je n’ai pas de réponse quant à l’utilisation pratique de cette expérience particulière me permettant de m’inscrire enfin dans une tradition solide selon « la voie du cœur ».

Cependant, peu à peu, je découvre dans les traditions les plus subtiles d’où qu’elles viennent, des données confirmant ma progression et la valeur des messages reçus au nom de Mandro. Je trouve des ouvrages confirmant ma vision de rayons lumineux rayonnant autour du corps humain. L’exploration des phénomènes psychiques et énergétiques y est décrite comme étant dangereuse et déconseillée en l’absence d’un Maître physiquement présent.

Je l’ignorais, et compte tenu des circonstances de mon histoire, je m'y suis engagée telle une « naïve » au grand cœur, toujours la « bonne fille » ! A cette occasion, je mesure de nouveau ma chance et la protection efficace dont j'ai bénéficié. Si Mandro n'a peut-être pas échappé à un éventuel danger, en revanche moi, j'ai échappé au pire, celui de voir ma raison sombrer dans la folie. Car c'est bien le terme n'est-ce pas, « sombrer » ? Comme ce pauvre homme dans la nouvelle fantastique Le Horla de Maupassant, totalement sous l'emprise de son inconscient, à travers cet esprit invisible, le hors-là. Le hors-la loi (de la physique, etc.) agissant sur les objets et perturbant son quotidien le rend fou à lier. A la fin il brûle sa maison (matérialisation de l'incendie de son esprit) pensant tuer ainsi l'être invisible et vampirisant, mais le doute l'envahit, si fort qu'il laisse présager son suicide, c'est pour dire ! 

Or pour moi, c'est tout le contraire, mon esprit s'élève dans cette divine folie en quelque sorte et mon quotidien n'a jamais été aussi bien. Beaucoup envieraient ma situation, d'ailleurs, mais à condition d’ignorer l’énorme travail intérieur nécessaire et qu'il y a un prix à payer ! De nombreuses personnes veulent avoir des résultats spirituels, mais peu voudraient vivre ce que je vis et parcourir le chemin nécessaire. Et je les comprends, car il faut en « abattre du bois » intérieur !

 

Jeudi 10 Février 2000, fête des Arnaud qui signifie « aigle qui gouverne ». 

Alors que je vis une période plus calme, je rencontre dans le cadre de mon travail un homme séduisant. Je suis totalement bouleversée, ressentant physiquement une très forte attirance pour lui. Une tension saisit tout mon corps, une chaleur intense parcourt mes membres paraissant les prolonger comme pour entourer, saisir ce mâle superbe. Un poids presque douloureux dans le bas-ventre me fouille au plus profond creusant un espace où le désir brûlant exprime un manque insupportable.

Apparemment, l’homme est séduit lui aussi, il prolonge l’entretien avec un plaisir évident et aborde des sujets personnels tout en conservant une distance professionnelle rassurante.

Au lieu de renier mon attirance, j'accepte de la reconnaître, mais dans le même temps, j'éprouve une irrésistible envie de fuir le danger qu’il représente pour moi. Aussi lorsqu'il me propose de me revoir, je lui réponds que cela ne sera pas nécessaire. Et si le contact de sa main me procure un frisson délicieux, je suis vraiment soulagée lorsqu’il part. Je reprends le contrôle de mon corps qui semblait s’être mis à fonctionner de façon autonome et je m’efforce d’oublier au plus vite cet épisode.

 

Vendredi 11 Février 2000, fête des Héloïse qui signifie « bois robuste ». Je souffre d’une rage de dents, ce qui ne m'est encore jamais arrivé. En songe, je vois mes dents sous la forme de pierres. Une épée y est plantée provoquant la douleur.

Après quelques péripéties, j'amène Mandro devant l’épée sur laquelle nos deux noms sont inscrits. Ensemble, nous la retirons sans effort malgré son poids. Une spirale lumineuse vient alors refermer le trou (et guérir aussitôt la douleur que j'éprouvais !).

Dans le pommeau de l’épée, nous découvrons une longue bande de papier. Un message y est codé : chacun de nous peut en déchiffrer la moitié. Nous sommes ainsi informés que nous avons une mission à accomplir. Pour cela nous devons expérimenter un nouveau mode de relation homme-femme en complémentarité. Ce n’est pas de l’amitié, le lien est trop lâche, il n’inclut que le cœur et la tête. Ce n’est pas de l’amour au sens banal (unissant corps et cœur), c’est un nouveau mode de relation unissant cœur, tête et âme selon un même axe, à partir duquel l’univers se centre. Il semble s’agir d’une relation d’union avec communication subtile, sans proximité physique nécessaire.

Émerveillée, je comprends soudain pourquoi j'ai éprouvé la séduction quasi animale vécue quelques jours auparavant : c’était pour bien la différencier de mes sentiments à l’égard de Mandro. Face à ce bel homme, j'étais femelle séduite, troublée, perturbée avec un désir aussi fort de le « posséder » que de le fuir. Avec Mandro, je n’ai jamais rien vécu de tel, je ressens un bien-être, une communion, une ouverture sur l’univers dans un total respect de ma liberté et de ma vie.

Les jours suivants, j'explore de nouveaux états de conscience. J'ai l’impression de changer de niveau, de découvrir une nouvelle vision de la vie selon d’incroyables perspectives. En songe, je crois voir Mandro dans la réalité de sa vie comme si j'étais physiquement près de lui, sans que je le désire, du moins consciemment. Sans y attacher d’importance, j'accepte ces « visites » comme faisant partie de cette phase de l’aventure.

 

Mardi 15 Février 2000, fête des Claude qui signifie « boiteux », les boiteux étant autrefois sacralisés. Saint Claude est un militaire converti au VII° siècle, élu évêque il fonde une abbaye. Son corps intact au bout de 500 ans suscite la dévotion et les miracles.

Je suis malade et me sens épuisée. Un songe m’emporte dans la lumière jusqu’au Maître suprême. Il me dit que je n’ai pas une bonne attitude. Je dois me laisser emplir par l’Esprit et le rayonner librement sans vouloir le « retenir » ni l’exprimer en traces tangibles (en réalisation matérielle particulière) autour de moi. Je dois être dans l’Amour inconditionnel et le laisser passer en moi sans m’occuper ni de son reflet, ni de son résultat. Je comprends que si j'absorbe trop d’énergie, cela me « brûle ». Je dois rester « libre », « ouverte », afin que ce flux se transmette à travers moi.

 

Dimanche 20 Février 2000, fête des Aimée. Sainte Aimée est une jeune fille aisée, mondaine, elle rentre au couvent et devient une Clarisse remarquable au XIII° siècle.

Je fais un rêve que je qualifie de « libératoire ». Je ressens une immense chaleur, une présence d’amour infinie au plus profond du cœur. Le Maître suprême est en moi, il exprime l’Amour, l’énergie, la Puissance dans tout mon être. Puis je vois Jil, il s’occupe de Mandro à un plus haut niveau, j'aurai bientôt la confirmation de l’influence concrète de mes guides par « le nom à côté du nom ».

Au réveil, je me demande ce que cela signifie. Est-ce le nom de sa compagne ou d’un associé ? Comment savoir ? J'essaie de me renseigner jusqu’à ce que mes guides m’informent que je dois attendre sans chercher à savoir par moi-même.

 

Début mars 2000

Mandro reprend contact avec Georges, il prévoit de passer nous voir prochainement. Je m’inquiète de sa réaction, je sais maintenant ce que je dois lui transmettre et sous quelle forme, mais comment faire s’il ne veut toujours pas m’écouter ?

Finalement, à la mi-mars, Georges m’apprend que Mandro ne viendra pas comme prévu. Il l’a rencontré en ville, ils ont convenu qu’un échange de courrier suffirait. Georges me demande de m’en charger en me demandant d’y joindre « un petit mot gentil ». Lui qui sait maintenant dans les grandes lignes ce qui m’engage envers Mandro, est-il utilisé pour faciliter ma mission ? Que dois-je écrire afin que cela ait du sens pour Mandro ?

Je commence par rédiger l’enveloppe. L’adresse n’est pas celle de son domicile, c’est celle d’une « société » et soudain j’ai un choc. Le signe promis est là, « le nom à côté de son nom » est celui de son entreprise et « il » me parle ! Ses trois syllabes correspondent à des symboles dont je trouve rapidement la signification. L’anagramme donne Eis Axel ou Alex ? Aurait-il un associé ou une compagne portant ce nom ? Je ne dois pas chercher à savoir par moi-même. C’est frustrant mais comme les messages déjà reçus pour lui, elles expriment plusieurs sens en fonction de ses choix possibles. Bien que personnellement je sois contente que son projet de création de sa propre société ait pu aboutir comme il le souhaitait, ce n’est manifestement pas la bonne voie. En une sorte de vision instantanée, je perçois clairement ce qui lui convient sur le plan professionnel et privé (formation concernant les chiffres ?) ainsi que le danger qu’il court s’il ne change pas d’orientation (encore Toulouse alors qu’il installe pourtant son bureau à Angers). 

En triturant ce nom, je découvre les deux voies possibles, celle qui correspond à « connais la Loi de Dieu » et celle du danger de Toulouse, du « Sel ». Fascinée par cette correspondance je cherche le symbole chimique du sel. En alchimie le sel était représenté par un astérisque, une étoile à huit rais ou escarboucle. 

Mais soudain j’ai le sentiment que tout va trop vite pour ma pauvre intelligence et je ne veux surtout pas trahir la mission en cédant à l’exaltation, je veux prendre du recul.

Peu après, en songe je me retrouve dans un sanctuaire. Un faisceau illumine Mandro et son image passe à travers un prisme, se projetant sous la forme d’un homme au corps inclus dans une étoile.  Puis il apparaît au sommet d’une pyramide où de petites flammes s’allument de plus en plus nombreuses jusqu’à la base.

Je me demande comment extraire de cette vision des éléments concrets et compréhensibles. La synchronicité répond d’une certaine façon. Quelques heures plus tard en conduisant, ma situation m'offre des éléments de réflexion lors d’une perturbation de circulation provoquée par des camions. Je déchiffre leurs logos : l’« Éon », (esprit supérieur) bloque ma progression, je suis obligée de suivre le « Sept » et je découvre le « Joyau » que je n’aurais pas vu autrement.

Lotaire m’informe que le sept, c’est le temps d’arrêt avant un nouveau cycle éventuel (le septième jour). Il évoque aussi le serment. Autrefois on jurait sur le sept, chiffre sacré, chiffre des dieux. Suivre fidèlement le serment fait à Jil pour Mandro, sans rien y ajouter, ni ôter, me met sur la voie.

Le message maintenant destiné à Mandro est lié au nom de sa société. Alors que je prévois de le rédiger pour le lui transmettre le plus clairement possible, en songe je vois Mandro, lorsqu’il ouvre cette lettre, une pyramide de feu explose sur lui. Son corps reste intact dans une étoile à cinq branches, entourée de flammes. Au cœur de la pyramide, je vois aussi une étoile simple formée de huit branches qui me rappelle la disposition des allumettes d’un ancien message (et le symbole du sel). L’homme-étoile pose le pied sur ce signe brillant comme un soleil et une nouvelle pyramide composée de nombreuses petites lumières se forme sous lui. 

Le Maître suprême nomme alors Mandro « Maître des lumières » et je perçois la vibration d’une joie immense dans les entités lumineuses qui l’entourent. Je finis donc par me résoudre à lui écrire pour lui exposer les deux choix de vie les plus évidents contenus dans le « nom à côté du nom » :  rester dans sa société en lien avec Toulouse et être en danger de ce fait, ou devenir salarié en restant dans sa compétence (les affaires d'argent), pour se mettre sur la voie favorable de son évolution (selon son potentiel fabuleux de Maître des lumières).  C’est le septième « message » que je lui adresse, le serment est honoré, je suis allée jusqu’au bout de ma promesse.

Si les doutes m’assaillent encore, je suis docile, je veux surtout servir de mon mieux et qu’importe s’il me prend pour une folle si cela permet d’éviter le danger qui pèse sur lui. Je suis sur le Chemin et le chemin me guide.

 

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  • Roman d'aventure intérieure. Estelle, médecin, se trouve plongée dans une autre dimension et conduite pour sauver un homme (le fils d'un père défunt qui l'a contacté) à apprendre à Aimer et à léguer un trésor occidental méconnu. Roman illustré par Estelle.
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