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Le Trésor des Laures
16 mai 2021

2000, Chapitre 5 et 6, TOME 2

  

5 

 

Mardi 13 Juin 2000, fête des Antoine qui signifie « inestimable ». Antoine de Padoue est le saint le plus invoqué, surtout pour retrouver des choses ! Il était prêtre, grand prédicateur et réputé pour faire des miracles au XIII° siècle.

Je retrouve le contact avec mes guides. Je reçois une demande étonnante qui semble venir du Maître des lumières (c’est moins net que d’habitude). Je dois me rendre AUJOURD'HUI sur la tombe du père de Mandro ! Et bien sûr, je ne sais pas où elle se situe puisque je n'ai jamais pu en parler à son fils ! Personnellement, je n’en vois pas l’intérêt, je n’ai jamais eu d’attirance pour ce genre de visite même en ce qui concerne mes proches. Leur tombeau est pour moi un lieu de dépôt du corps où je ne ressens aucune manifestation de présence. Pourtant ils occupent parfois mes pensées et je prie facilement pour eux.

Malgré mon désintérêt, la demande se répète avec insistance. Comme je ne me vois pas téléphoner à Mandro pour l’interroger, je suis les indications de mon guide et me rends dans le cimetière de son village tout en posant des limites strictes : j’y vais à condition qu’il n’y ait personne et que je trouve en quinze minutes maximum. Je ne veux pas arpenter de long en large le cimetière, en me penchant sur chaque tombe. En fait, je n’y crois pas du tout, d’autant que j'avais cherché voici quelques années, sans succès, la tombe de mon grand-père dont pourtant je connaissais vaguement la localisation.

Cependant je ne peux m’empêcher de penser que si je trouvais cette tombe, ce serait le signe que toute cette histoire comporte une réalité objective indéniable, (bien que pour celui qui croit, il n’y a pas besoin de preuve ; pour celui qui doute, la preuve est encore insuffisante). 

J'entre donc dans le grand cimetière désert, à une heure où Mandro travaille, attentive à laisser glisser mes pensées sans m’y attarder. Je parcours les allées en me laissant interpeller par les détails, sans chercher systématiquement et me rends jusqu’à l’extrémité opposée sans que rien ne se passe. Devant une croix, je prie en acceptant du fond du cœur d’être la médiatrice pour libérer le fils (de « l’influence » du père) et pour libérer le père afin qu’il change de niveau.

Soudain, un chant d’oiseau attire mon attention, il est très proche et étrangement puissant pour un si petit volatile. Je le suis un moment de tombe en tombe jusqu’à ce qu’il s’envole au loin. Je me fige sur place puis ne remarquant rien de particulier, je décide de repartir sans emprunter les allées. Je marche donc en ligne droite vers le portail d’entrée, toujours attentive au moindre détail.

Lorsque j'aperçois un couple de jeunes motards qui errent eux aussi dans le cimetière, j'ai envie de fuir. Je pense à ma mission pour me motiver. Je m’efforce de ralentir le pas tout en me disant qu’au bout de dix minutes il est temps de cesser cette recherche impossible. En évaluant quel serait le chemin le plus court et le plus discret pour sortir, je suis alors attirée par une plaque portant un prénom d’homme, (j'ignore aussi le prénom du père de Mandro puisque je n’ai pas eu l’occasion de lui en parler). Cette plaque est posée sur une tombe, près de marques dessinant deux cercles sur le marbre noir. Je pense aussitôt au signe de l’infini vu dans mes derniers songes. Fascinée, je m’approche et découvre le nom de famille caché par deux urnes noires ! Quel choc !

Malgré mes hésitations, mes doutes, « il » m’a guidée en un temps record jusqu’au bon endroit. J'ai trouvé l’aiguille dans la botte de foin ! De plus son prénom contient bien le son « i » et même ce fameux Y rencontré de multiples fois lors de cette aventure. Il était mort depuis dix ans lorsque j'ai rencontré Mandro, et je retrouve là les dix ans dont j'avais eu l’intuition qu’ils lui « manquaient » !

Très émue, je me recueille en remerciant Jil le Maître des lumières dont je connais désormais le vrai prénom, pour ce moment qui valide la réalité des phénomènes mystérieux vécus ces dernières années et je m’engage à faire ce qui est nécessaire pour sa libération. Il veut un bouquet symbolique. Je me laisse guider en posant les mêmes conditions de facilité et de rapidité. 

Le message est :

« Pour le repos des morts

Et la paix des vivants

Car l’Infini nous rassemble. »

Je pense déposer une seule rose discrète, il en veut neuf. J'imaginais utiliser une rose rouge feu ou orange, il me les montre blanches. Je trouve par hasard en faisant mes courses un bouquet de dix roses « IVOIRE » ! Obéissant à ce qui m'est demandé sans en comprendre le sens, je dépose donc sur la tombe du père de Mandro neuf roses liées sur une branche tressée en huit. Promesse du neuf (nouveau) inscrite dans l’infini des générations ?

Je prie pour que Jil atteigne son but à condition qu’il soit bénéfique pour Mandro, même si moi, cela m’oblige encore à intervenir et donc à souffrir. Et je souhaite qu’il soit libéré dès maintenant du niveau où il est retenu par son désir de guider et protéger Mandro.

 

Totalement bouleversée par cette expérience incroyable, je rentre chez moi. De façon inhabituelle, Georges est déjà là et vient m’aider à décharger les courses. Notre fils étant invité pour un anniversaire, j'ai acheté un livre en me fiant à l’âge de son copain et à son thème préféré, l’Égypte. Je n’ai pas eu le temps de le regarder. Je suis sidérée lorsque je lis le résumé : une fille aide son frère envoûté par une momie à s’en libérer !

Sous le choc, je confie à Georges en quelques mots ce qui s’est passé au cimetière en écho aux propos de ce livre d’enfant. Il m’écoute gentiment, cependant il n’accroche pas, il va aussitôt regarder un match de foot à la télé !

J'aurais bien aimé lui en parler davantage, ce n’est manifestement pas le moment. J'admets que si tout cela semble fou, pour moi qui l’ai vécu, cela participe d’une autre réalité. Et soudain je formule un souhait : recevoir à mon tour un bouquet de roses si j'ai correctement agi.

Je lis rapidement le livre d’enfant, le jeune garçon sent une odeur tout à fait merveilleuse et se met à aimer une princesse égyptienne momifiée d’un amour total qui le prédispose à tout faire pour sauver son âme. Sa sœur l’aide à accomplir cette mission sacrée !

Je reste sans mot, envahie d’une confiance absolue, tout appartient au Très-Haut. Quel qu’en soit le résultat, je suis persuadée d’avoir fait ce qu’il fallait, ce que je devais.

 

La nuit suivante, un songe met en scène quelques symboles. Le symbole de l’infini (en huit) irradie des rayons qui convergent vers moi puis s’éloignent pour rejoindre Mandro. J'ai alors la certitude d’un manque ! Pour faire trois ? Je vois en effet trois cercles entrelacés, Mandro est invité à rejoindre « le chemin de l’infini qui rend libre ». Puis je vois la tombe et j’entends « le neuf est le lien ». Je ressens la présence de ce lien conduisant vers la libération. Soudain, je pense au dix-huit juin. Jil semblait tenir à ce que ce soit fait pour cette date.

Je me souviens enfin du vrai prénom de Jil, il m'avait dit de ne pas chercher à le connaître par moi-même. Selon lui les harmoniques de son nom possèdent une énergie qui aurait perturbé mon évolution et m'aurait fait courir des risques psychiques, d’autant plus que j'ignorais ces mystères. Seul le nom de Mandro était important pour moi.

Le premier symbole à transmettre, un huit en roue avec une bougie, m'est présenté comme un lien entre le passé (souvenir pour Mandro, référence au feu) et le futur. Je frissonne et ressens une exaltation intellectuelle qui me conduit à la prière. J'ai toujours cette impression quand je progresse en suivant la Voie. Je change de niveau, chaque élément est relié aux autres et conduit vers une vision globale. Comme dans un puzzle se complétant au fur et à mesure, tout s’imbrique parfaitement.

Je remercie Jil pour m’avoir protégée tout en m’exposant assez pour me faire évoluer. J'ai déjà beaucoup souffert pour arriver jusque-là tant j'étais ignorante, mais c’était nécessaire et j'étais guidée tout en étant utilisée.

  

Samedi 17 Juin 2000, fête des Hervé qui signifie « fort ardent ». Saint Hervé au VI° siècle en Bretagne ( où il est presque aussi honoré que Saint Yves ) fonde un monastère tout en ayant hérité du don de barde de son père. Exorciste réputé, aveugle de naissance, il vit en ermite, en compagnie de loups. 

Je sens des menaces venant de Mandro, comme s’il m'en voulait. Il a peut-être mal interprété le bouquet sur la tombe ? En réponse à ces sensations, comme je l’ai appris, je lui adresse tout l’amour qui me traverse afin de l’aider à rejoindre son destin d’homme-étoile, d’homme réalisé. Le lendemain je vois, inscrit sur un calendrier : 18, fête de la Trinité ( 56 jours après Pâques selon le calendrier chrétien ), mais c'est aussi la fête des Pères, du mien, de Georges et évidemment de Jil !... Encore un nouveau lien : le père, le fils, l’Esprit ! 

J’ai toujours mal au cou, un songe me montre deux boules sur mes épaules, je les ressens comme le poids de la négativité de Mandro focalisée sur moi. Un rayon lumineux vient d’en haut, pulvérise les boules et me traverse pour aller vers lui. Le soir même j’assiste à un spectacle de magie, deux cercles tournent formant un huit, un troisième cercle les rejoint. Ils glissent sur les bras du magicien jusqu’aux épaules et disparaissent sur sa nuque en pluie d’étincelles tandis qu’une écharpe blanche les remplace (drapeau blanc ? symbole de paix !)

 

Deux nuits plus tard lors d’un songe, je rencontre le Maître suprême. Il me prend dans ses bras, j'éprouve un sentiment de paix indicible, oubliant toutes mes interrogations. Il me regarde tendrement et me dit :

- Tu as libéré son âme mais tu as encore quelque chose à accomplir. Acceptes-tu?

Je suis lasse de toute cette histoire, j'ai vraiment envie d’en finir, pourtant je me reprends.

- Ma vie t’appartient, tu en disposes.

Soudain, le Maître des lumières, Jil, est là. Surprise, je lui dis :

- Je croyais que tu étais libéré.

Il m'explique que j'ai effectivement libéré le père réel de Mandro. Par sa mission inachevée il était resté englué aux côtés de son fils sur le plan terrestre, maintenant il fait partie de l’âme du groupe ( ou de la famille ? ) et je le vois soudain comme une âme collective. Je suis perdue ! Si le fait que l’esprit du père de Mandro se soit adressé à moi n’était déjà pas facile à accepter, là je décroche complètement devant tant d’irrationnel, tout s’obscurcit à nouveau. Sévère, il me dit :

- C’est bien ce que tu as fait, c’était une étape, mais ce n’est pas l’âme d’un mort que je recherche, c’est l’âme d’un vivant, je suis là pour Mandro.

- Cela fait deux ans qu’il doit venir, tu vois bien qu’il n’y a rien à faire, dis-je en pleurant.

Il me cloue du regard et martèle :

- Je te dis qu’il va venir, il va venir.

- Que dois-je faire ?

Il reste silencieux, une spirale de lumière vient sur lui et l’illumine. Sept rayons colorés étagés sur la partie antérieure de son corps apparaissent. Il retrouve tous ses pouvoirs puis il se fond en moi et je sombre dans l’inconscience. Je me réveille étonnée, ma douleur de la nuque a disparu, je me sens pleine de vitalité !

 

Jeudi 22 Juin 2000, fête des Alban qui signifie blanc et selon la Lore ou Tradition, c’est le blanc de l’aube nouvelle, symbole de la lumière qui s’élève. 

Grâce à l’action de Lotaire à la bibliothèque, j'apprends que le nom de Mandro prononcé d’une façon adaptée, un peu traînante, contient effectivement des syllabes dont le pouvoir vibratoire élève l’énergie du niveau personnel au niveau « supra-personnel », universel. C’est une connaissance traditionnelle mise en œuvre dans certains groupes soufis et hindous. Selon eux, l’Amour jusqu’à l’ivresse (l’extase) conduit vers des états de connaissance informelle dépassant toute pensée logique. C’est par son objet exprimant la Beauté que l’Amour coïncide virtuellement avec la Connaissance.

Vérité et Beauté sont liées, pourtant les préjugés habituels banalisent la beauté et le rationalisme interdit l’accès à la vérité. La Voie sur laquelle je progresse serait l’aspiration vers ma propre vérité, ma propre essence située au-delà du temps et de l’espace et finalement vers l’Essence unique, l’Harmonie divine des êtres. Magnifique !

 

Vendredi 30 Juin 2000, fête des Martial qui signifie « relié à Mars », Mars le dieu de la guerre. Saint Martial au III° siècle serait venu évangéliser le Limousin, il fût évêque de Limoges et le saint le plus vénéré d’Aquitaine.

J'égare ou laisse tomber plusieurs fois mes clés, je m’interroge sur le sens de ces petits tracas. En songe, je rencontre dans une grotte un vieil homme qui m’accueille joyeusement. Il me félicite, puis en riant, attire mon attention sur mes pieds à quinze centimètres du sol !

- Ta place est sur terre, enracinée dans ta vie.

Il pèse sur mes épaules, je me pose au sol. Un lien lumineux relie nos ventres.

- Reçois la clé qui te permettra de poursuivre le Chemin, me dit-il.

Une trace lumineuse verticale se forme entre nous puis pénètre en moi, cependant l’homme ne me donne aucun objet et disparaît. Enfermée dans la grotte obscure murée par une immense porte à grande serrure, je ne vois ni ne sens de clé sur les murs.

Soudain j'ai une intuition et me place face à la serrure. Une forme lumineuse verticale apparaît entre moi et la porte, c’est la clé ! La porte s’ouvre. Éblouie par la lumière, je m'avance droit devant et passe de la même façon sept portes en forme de serrure. Enfin, je reprends le sentier devant la grotte, jusqu’à un carrefour de trois voies.

Sur chacune des voies un panneau indique une direction principale en gros caractères et d’autres secondaires en petites lettres.

A droite : VIE ORDINAIRE, Famille, Mandro, Travail

Droit devant : MANDRO, Travail, Famille

A gauche : CÉLÉBRITÉ, Mandro, Travail, Famille,

« Je suis une femme ordinaire », je me dirige donc à droite. Alors, un coursier sur un puissant cheval blanc vient au galop vers moi. Il s’arrête à ma hauteur, me donne une lettre cachetée et reprend sa course. Le message dit : « Sur ce chemin, tu cueilleras les roses une à une », je vois le dessin d’un bouquet de roses couleur ivoire, posées sur un symbole en huit. Quelques jours plus tard, pour fêter la fin de ma formation, je reçois une rose de la part de mon équipe de travail à l’issue d’une réunion que j’anime, c’est une belle surprise !  

 

6 

 

Dimanche 8 Juillet 2000, fête des Thibaut qui signifie « peuple courageux ». Saint Thibaut de Provins au XI° siècle était de famille noble, il choisit de devenir prêtre et ermite en Italie.

En songe je vois deux chemins. Ils se séparent parfois ou se rejoignent jusqu’à l’infini. Je rencontre un être lumineux qui me dit :

- Sur le chemin, il faut un compagnon, un ami, un maître, ce sera lui pour toi.

Je m’étonne, remarquant que Mandro n’a rien d’un « initié ». Il me regarde tristement.

- Tu ne dois pas juger ni vouloir tout comprendre. Ce sera lui pour toi et ce qui doit s’accomplir s’accomplira, c’est ainsi.

J'admets la possibilité de cette évolution et j’accepte d’essayer de renoncer à mon jugement plutôt défavorable. La tradition enseigne que lorsque le disciple est prêt, le Maître se présente. Plutôt qu’un véritable humain reconnu en tant que maître, cet adage n’évoque-t-il pas la capacité du disciple à déceler le Maître, même dans un humain apparemment ordinaire ? Son niveau de conscience lui permettrait alors d’accéder au Maître intérieur dans une autre dimension du réel. Là, tout serait en correspondance subtile et délivrerait des enseignements plus ou moins liés à ce Maître extérieur utilisé pour favoriser sa progression.

 

L’après-midi je vais voir Alicia, jusqu’ici elle a accueilli mes confidences avec un respect amical. Elle admet que mes dernières aventures prennent une tournure surprenante, puisque je suis confrontée à des phénomènes étranges. En particulier, elle a été stupéfaite de la façon dont j'ai trouvé la tombe du père de Mandro. Cet épisode témoigne apparemment d’une forme de connaissance sans rapport avec ce qu'elle connaît des facultés humaines ordinaires.

Aussi elle est rassurée de me voir rester très concrète et assumer tous mes devoirs. Si j'ai quitté le territoire de la rationalité, je ne m’égare pas pour autant dans la dimension fantastique de cette aventure. Je refuse de parler de fantômes, de paranormal, de pouvoirs psychiques, tout en acceptant la réalité de ce qui m'est demandé et de mes expériences. Mais je sens bien son inquiétude, comment peut-on comprendre ces choses sans y être intimement confronté ? Afin de mieux la rassurer, je lui dis :

- Pour progresser, il faut prendre la vie au sérieux sans se prendre soi-même au sérieux. C’est ainsi que j'avance sur le fil tendu de ma conscience, en route pour je ne sais quel objectif.

- Je dois te dire, répond Alicia, que tu fais preuve d’un équilibre psychique qui me permet de rester à tes côtés comme un témoin te reliant au monde ordinaire et ce, malgré ma peur parfois de te voir confrontée à des forces inconnues dont je ne peux nier simplement la réalité comme je suis pourtant tentée de le faire.

- Je te remercie, je sais que ce n’est pas facile, mais j’ai besoin de toi.

- Je suis là, même si je suis un peu perdue. J’aimerai que tu me dises, si tu veux bien, comment tu vois ton évolution maintenant avec le recul.

Pour elle je fais alors le point sur la chronologie de ce que j'ai vécu comme un éveil des sens, centré sur Mandro, me menant vers une dimension supérieure.

ECOUTER : J’écoute le timbre si particulier de sa voix qui fait vibrer tout mon être comme si sa fréquence était juste accordée à la mienne.

J’apprécie la discussion facile avec lui, dans un partage authentique me procurant une inhabituelle sensation de plénitude.

J’écoute la musique puis les paroles des chansons que j’aime, elles me parlent et s’épanouissent en moi jusqu’à me conduire au SILENCE.

J’apprends grâce à mon guide à ressentir l’énergie des lettres et des sons, leurs effets sur le corps et l’âme. Puis je découvre la valeur du nom de Mandro, ses pouvoirs et aussi la notion du son primordial entendu dans le silence ( le célèbre OM ? ).

 

TOUCHER : Je suis comme aux côtés d’un frère, en confiance, en accord avec lui, bien que je me défende ( j’ai trop peur de la séduction ). Dans ce domaine il me rappelle Fabrice, mais sans m’exposer a priori au même danger, car il n’est pas « mon type ».

Malgré mes réticences à accepter le contact quand il me touche, je ressens à ses côtés un bien-être qui m’emporte au-delà de tout souci concernant mon apparence ou mon comportement.

Je me sens autorisée à aller à mon propre rythme, cela me permet aussi de le découvrir ! Grâce à la validation ressentie de mon système de référence personnel par un autre, je m’accepte progressivement comme je suis.

 

VOIR : Je découvre d’abord son regard « éduqué » posé sur moi, bien que par moments ce soit le regard d’un homme qui me « jauge » et me fait peur. Lorsqu’il s’adoucit ou devient fraternel, surtout après un peu de vin, j’apprécie la douceur sous le feu.

Je partage sa vision de la nature, sa sensibilité aux couleurs, aux formes et aux paysages.

Plus tard, je le regarde et je découvre la Beauté de l’homme ainsi que son potentiel éblouissant ( la vision la plus fabuleuse qui soit ). Cela dépasse totalement les apparences et les limites de l’humain dont je suis pourtant consciente et qui de surcroît me sont enseignées.

J’entrevois grâce à cette expérience un aspect différent de l’unité et de l’harmonie de l’univers se manifestant à chaque instant.

 

GOUTER : En prenant le temps de manger à mes côtés, il me fait entrer dans une autre perception, chaque bouchée libère un bouquet unique et nourrit le corps entier d’une plénitude sensuelle exaltante.

Chaque saveur m’apparaît comme un extrait de vie, je goûte en chaque aliment une offrande de l’Univers. ( Du coup sans effort, j’ai changé ma façon de manger et j’ai perdu dix kilos. ) 

Grâce à une cuillerée de dessert offerte avec tant de gentillesse que je n’ai pu la refuser, j’apprécie la douceur du partage d’un repas débouchant sur une communion fraternelle.

 

SENTIR : Je respire, d’abord intriguée par ce parfum puissant et riche, l’odeur d’un homme, et c’est une clé pour l’exploration d’un territoire inconnu qui me modifie en profondeur.

Est-ce un effet d’instinct lié aux phéromones ? Bien que le dossier scientifique soit mince, j’accepte cette hypothèse de séduction par l’odeur. Est-ce un parfum d’envoûtement plus ou moins lié à la présence de l’esprit de son père à ses côtés, comme dans l’histoire de la momie égyptienne qui a obtenu à partir de là, le dévouement total d’un jeune garçon jusqu’à la libération de son âme ?

Ce parfum a fait naître en moi la capacité de ressentir un amour total et un profond sentiment de plénitude. Depuis, j’explore le monde des odeurs, peut-être grâce à l’activation de cette zone particulière du cerveau ( le rhinencéphale, zone archaïque liée à la zone limbique responsable des émotions, expliquant le lien entre odeur, émotion et mémoire ).

Ce dernier sens m’a procuré le déclic qui, avec l’effet retard dû à l’intensité de mes défenses, a enclenché tout le processus d’activation globale des sens me conduisant sur la voie de l’Amour vers l’Être divin. Le Sensorium Dei ?

 

Samedi 5 Août 2000, fête des Abel qui signifie « buée », mais aussi « fils ».

Ces derniers temps mes rêves et mes songes changent de tonalité, ils deviennent de plus en plus symboliques, abstraits ou « numériques ».

Je rêve que je suis dans un souterrain. Au sommet d’une échelle, je dois passer dans plusieurs moules lumineux : d’abord une étoile à cinq branches puis une croix à branches égales, une forme en Y, une ligne centrée par un point et enfin une boule d’énergie devenant lumière.

Cette boule dévale une pente abrupte en se densifiant progressivement, devient une boule de pierre avant de rejoindre d’autres boules colorées. Elles sont broyées ensemble dans une immense meule les transformant en grains de poussière. A ce stade, je ne peux être directement admise dans la Lumière. Il me faut refaire le chemin encore et toujours jusqu’à la fin. Ce chemin est à parcourir pas à pas, grain à grain, (presque cellule après cellule ?). Chaque grain doit être broyé, mêlé aux autres jusqu’à ce que chacun soit devenu lumière avant de remonter vers la Lumière source.

 

Dimanche 6 Août 2000, Jour de la Transfiguration du Christ.

Je fais plusieurs rêves « géographiques » situés sur une colline près d’Angers. J'y vois une figure à trois pointes ou en triangle qui semble indiquer une direction (comme une sorte de flèche). Je n’en comprends pas la signification mais leur répétition insistante me fait espérer une prochaine information décisive.

 

Lundi 7 Août 2000, fête des Sixte qui signifie le « sixième »

Je reprends le travail après de paisibles vacances pendant lesquelles je n’ai eu aucune « communication ». Mes guides prennent-ils aussi des vacances ? Cette idée me fait rire et lorsque je vois Alicia, je lui dis que j'avance calmement sur mon chemin.

- Et ça va avec ton mari ? me demande-t-elle.

- Georges se plaint de mon caractère. Il semble attendre de moi un calme permanent sous prétexte que je m’intéresse à la spiritualité. Je reconnais que je ne suis pas toujours de bonne humeur car lorsque quelque chose ne me plaît pas, je l’exprime clairement, mais je suis tellement en paix avec moi-même que ses remarques ne me touchent pas vraiment.

- Ce n’est pas non plus un homme facile à vivre, remarque Alicia.

- Surtout je crains qu’il ne confonde sérénité et soumission. Tant pis pour lui, son chantage ne me fera pas changer. Je me rends compte qu’il souffre de dépendance affective, mais c’est son problème. Je dois suivre la voie qui m’appelle, celle qui dirige et engage désormais toute ma vie. Je l’aime, je peux juste être près de lui, respectueuse de ses choix.

- Et avec Mandro, où en es-tu ?

- Je suis en paix, je n’ai plus la sensation de le rejoindre comme si j’étais en esprit à ses côtés, ce qui m’arrivait très fréquemment ces derniers mois. Je n’ai plus de question quant à l’échec apparent de ma mission, mes guides m’ayant toujours assuré qu’il viendra. Je connais enfin l’apaisement après le déchirement !

- J'en suis heureuse pour toi, Estelle, conclut Alicia.

 

Samedi 12 Août 2000, fête des Clarisse qui signifie « illustre » avec pour sens premier « clair, brillant ».

En songe je revois le triangle au-dessus de la colline située à Angers. Je suis au milieu d’une foule qui semble contempler quelque chose au-delà de la ville avec joie et recueillement. Intriguée je regarde sur une carte sans rien y repérer de notable. Je consulte alors Lotaire à la bibliothèque, il me fait découvrir la notion de « Mont-joie », point géographique élevé d’où les pèlerins apercevant l’objectif de leur voyage manifestaient leur joie ! Mes rêves me désigneraient-ils un lieu sacré concret ?

 

Dimanche 13 Août 2000, fête des Hippolyte qui signifie « aime ou dompte le cheval ». Saint Hippolyte fût le plus grand théologien du III° siècle, il est mort en martyr.

Toujours intriguée par mes rêves géographiques, je reprends des cartes détaillées de la région. La colline vue dans mes rêves se situe au Nord-Est et les pèlerins regardent au-delà de la ville, donc plutôt vers le Sud-Ouest. En cherchant attentivement dans cette direction, je découvre un lieu qui semble correspondre, Béhuard.

C’est une sorte d’île située sur la Loire, à quelques kilomètres d’Angers et un lieu de pèlerinage toujours fervent à la Vierge y est signalé. Une fête avec procession de la statue de la Vierge est annoncée pour le quinze Août, jour de l'Assomption. Je décide de m’y rendre.

 

Dimanche 15 Août 2000. Jour de l'Assomption. Pleine lune.

C’est la fête de la Vierge à Béhuard. Cette dévotion m’est étrangère et j’ignore ces traditions. Là-bas, je suis pourtant plus émue que je ne l’aurais cru en constatant le recueillement de la foule massée sur le passage de la statuette habillée de la Vierge à l’Enfant. Dans la petite chapelle construite à même un ancien piton volcanique, je la prie de tout cœur, je lui confie ma mission : si je dois révéler ce que j’ai reçu à Mandro, qu’il accepte de me rencontrer, je lui livrerai alors ce qu’il voudra bien recevoir. Si je me suis trompée, qu’il quitte définitivement mes pensées.

 

Dimanche 20 Août 2000, fête des Samuel qui signifie « son nom est Dieu ». Selon la Lore, ou lorre, connaissance de la tradition, c’est le prophète-guide de son peuple qui sacre les deux premiers rois des Hébreux.

Mes rêves de triangle se poursuivent et en scrutant les cartes, je trouve trois points significatifs, l’un d’eux désigne une autre Vierge à Nantilly-Saumur (lieu d’origine du cavalier de l’Art roman qui, ayant intégré son féminin, vainc le dragon sans effort), ou peut-être Fontevraud, l’abbaye des quatre gisants : deux rois et deux reines réunis pour l’éternité.

Je ne sais pas ce que je dois comprendre, mais j'ai plus que jamais la sensation fabuleuse d’être sur la piste d’une quête inscrite dans une sorte de réalité géographique. Cependant la stabilité est difficile à acquérir, je passe d’états d’extase dont je crois ne jamais revenir à des abîmes de tristesse pour des raisons infimes.

Aussi pour maintenir tant bien que mal le cap de ma vie, je me répète que je ne suis pas mes états d’âme, ce qu’au moins mes expériences récentes m'ont appris avec certitude. Je prie en dirigeant mes pensées vers le Très-Haut dans un effort constant toujours à reprendre, car la tentation de tout lâcher, de banaliser ou d’oublier est très forte. Quant à Mandro, je me dis que ma mission envers lui est finie. Pour moi, il est libre et... les morts reposent désormais en paix. Maintenant que je suis en quelque sorte « dégrisée », ce constat me soulage.

En effet lorsque je mesure la souffrance éprouvée pour avancer sur la Voie, je ne voudrais surtout pas y exposer Mandro. Seul celui qui le veut vraiment ou qui n’a pas le choix peut l’affronter. Et ce, même si c’est exaltant et probablement la meilleure solution pour évoluer ! Dans le même temps, je demande à recevoir des consignes claires pour ma Mission, cela m'est refusé. Je dois exercer ma liberté et me contenter de cette réponse : « Tout est en toi, tu dois seulement te mettre dans l’axe ».

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  • Roman d'aventure intérieure. Estelle, médecin, se trouve plongée dans une autre dimension et conduite pour sauver un homme (le fils d'un père défunt qui l'a contacté) à apprendre à Aimer et à léguer un trésor occidental méconnu. Roman illustré par Estelle.
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