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Le Trésor des Laures
16 mai 2021

2000, Chapitre 7 et 8, Tome 2

 

7

  

Début septembre 2000

Pour fêter nos vingt ans de mariage, je propose à Georges une « retraite » de quatre jours dans un ancien moulin. Curieux de mon univers, il accepte. Nous sommes conviés à une lecture originale des livres sacrés par Annick de Souzenelle en personne. En revenant à la langue d’origine de ces textes, ce ne sont plus des histoires anachroniques et scientifiquement fausses mais des textes vivants éclairant en profondeur notre parcours d’humain de ce temps. Et quand je découvre que le ruisseau du lieu s’appelle « le Joi », j'apprécie ! Georges est passionné et s’initie à l’hébreu.

Au retour, je complète mon information sur les pèlerinages et en particulier sur la Transfiguration du Christ au Mont Thabor, fêtée début Août. Ce serait l’origine secrète, initiatique des pèlerinages, chaque apôtre présent lors de cet événement étant symboliquement représentatif d’une voie de pèlerinage : Saint Pierre à Rome, avec pour symbole la rose, le quatre, le carré.

Saint Jacques à Compostelle avec la coquille, le huit, l’octogone.

Saint Jean à Éphèse ( menant à Jérusalem où Jésus n’est pas ! ) avec pour symbole la palme, la croix, le cercle.

Inspirée par Jil, je m’intéresse aussi au mot « loutre », lié d’une certaine manière aux origines de Mandro. Selon la tradition, c’est un animal symbole de l’initié. La notion de « loutrophore », vase de purification contenant l’eau lustrale pour les funérailles ou les mariages ne m’aide pas plus à comprendre ce que Jil me transmet. Pourtant en quelques jours, aidée par mes rêves ou mes songes, j'ai l’impression que tout se met en place à un niveau supérieur, tout « clignote ».

Je repense à ce sujet au message concernant Annick de Souzenelle, revue lors de notre retraite spirituelle de couple. J'avais reçu : « Va voir... elle est prévenue ». J'entends soudain une autre signification pour « prévenue » : « venue avant ». Cet écrivain me montre le chemin, du moins l’outil symbolique nécessaire pour comprendre, accepter l’incompréhensible et y progresser.

Encouragée par mes dernières trouvailles, je poursuis ma moisson d’information et découvre que le sel, sous forme de la roue ou de l’étoile à huit pointes, représente le sel d’ammonium ou sel d’Amon. Ce terme d’Amon évoque l’ammonite, pierre fossile symbole du labyrinthe ou de la troisième oreille nécessaire pour entendre au-delà des mots.

Par ailleurs Montjoie a pour synonyme Mont-joie ou Montjau, un des « noms à côté du nom » de Mandro. Jau est l’ancien nom du coq, symbole gnostique car il guette le point du jour comme le prêtre ou le berger, astronome en observation sur l’axe de son monde de référence. Ce symbole est lié à l’étoile du berger, la planète Vénus (déesse de l’amour), dernière à disparaître juste avant le lever du soleil ou première à apparaître dès la tombée de la nuit.

Autrefois, cette étoile sous son aspect matinal était appelée Lucifer, c’est-à-dire « porteur de lumière » en latin, elle était l’étoile des gnostiques (terme dérivé de gnose : connaissance). Elle indiquait le chemin de l’illumination ou de l’Étoile, but ultime de la quête en particulier sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle dont le nom « campus Estellae » signifie d’ailleurs « champ de l’étoile ». Lucifer est devenu un des noms du diable, ce symbole ayant été tardivement diabolisé pour marginaliser les gnostiques fustigés par les tenants du chemin de la foi « officielle ». Mais un chant de Pâques, l’Exultet, célèbre le Christ comme fils de Lucifer, l’étoile du matin.

Étonnée par l’orientation nouvelle de mes dernières découvertes, je me demande : « Sous quel signe, sous quelle étoile est cette histoire avec Mandro? » Je découvre alors que « loutrophore » signifie aussi « porteur de lumière » (lustrum - lumière). Mandro m'avait été présenté ainsi dans un de mes rêves et la loutre était appelée autrefois d’un nom formé sur un verbe signifiant « instruire ». Est-il le guide indiquant la lumière sur le chemin ? Le chemin de la Lore ou Lorre de la Tradition, sur lequel le meilleur guide est la « Langue des oiseaux » ? Langue du dialogue avec l’inconscient, le symbolisme… Selon la tradition hébraïque « shem » est « le nom », El est un des principaux Noms de Dieu, ce qui donne comme « nom à côté du Nom », Samuel. Encore un possible nom qui signe l’œuvre ? Dieu à l’œuvre ?

Enfin, un lustre est une durée de cinq ans, ma dernière mission ayant duré trois ans, interminables pour moi, est-ce le temps nécessaire à la mission envers Mandro ? Un nouveau record ?

 

Vendredi 8 Septembre 2000. Jour de la Nativité de la Vierge.

Intriguée par cette accumulation de symboles, je me renseigne sur le symbolisme. Cela confirme tout à fait ce que j'ai vécu sur le plan intérieur depuis mon rêve du sens secret de la pomme.

Le symbole fonctionne comme un système complet, un ensemble gigogne. A partir d’un objet ou d’une réalité, il donne accès à une autre dimension. Il mobilise la totalité de l’être et élève peu à peu l’état de conscience spirituel au fur et à mesure que la personne découvre les divers éléments de l’ensemble symbolique. Cet ensemble peut même contenir des aspects contraires dont le sens global apparaît lorsqu’ils sont dépassés ou unifiés au cours d’un processus malmenant souvent la raison ordinaire.

Le symbole provoque des réactions émotives profondes qui ne sont pas toujours consciemment perçues. Son intégration représente un vrai travail puisque ses différentes significations se dévoilent en fonction de l’évolution culturelle et spirituelle de chacun. En effet pour le cerner, il faut à la fois mobiliser l’intuition et changer de niveau de conscience.

De façon paradoxale, son sens n’est jamais figé, il est adapté à l’instant vécu et à la situation de celui qui y est confronté. Le symbole est donc une clé qui mobilise les structures mentales et spirituelles de l’être, lui permet d’élever son niveau de conscience et parfois d’accéder à une dimension supérieure.

Le développement de cette fonction est à la base de nombreuses techniques spirituelles. Elle exige beaucoup de discipline et un maître qualifié. Elle engage l’être sur un chemin étroit entre deux précipices : celui de la rationalité réductrice et stérilisante dont le doute est le moteur principal et celui de la superstition plus ou moins dégénérée dont la magie est l’étendard.

Chaque humain (du moins occidental) est confronté un jour ou l’autre à ces deux tentations car elles appartiennent à notre nature et les exemples ne manquent pas de personnes prétendument rationnelles qui un jour basculent dans l’irrationalité (les sectes en font leur clientèle principale). Par contre, si la voie étroite du symbolisme est plutôt mal connue par notre civilisation, elle est probablement la voie « royale » du potentiel de Réalisation de l’homme.

 

Dimanche 10 Septembre 2000, fête des Aubert, qui signifie « noble illustre ». Saint Aubert est le fondateur chrétien du sanctuaire du Mont Saint-Michel au VIII° siècle, à la suite de rêves impérieux. A une époque où l’on prenait les rêves et les songes au sérieux et non pour des signes de schizophrénie ou autres délires.

En songe je retrouve le souvenir d’une situation stressante vécue aux côtés de Mandro, lors du voyage à Toulouse. Nous visitions un appartement en chantier un jour férié, le 8 mai, et la porte soudain se refermait brutalement. Nous étions seuls dans cet endroit déserté par les ouvriers, Mandro n’avait pas la clé et c’était vraiment trop haut pour sauter par la fenêtre.

Je paniquais un bref instant et me disais que si à ce moment précis, il sortait la clé de sa poche en plaisantant, je m’enfuirais aussitôt en le plantant sur place. Mais Mandro avait gardé son calme et grâce à un outil de fortune, après quelques minutes d’effort paraissant interminables, il avait réussi à ouvrir la porte récalcitrante.

Dans le songe me ramenant dans cette situation, je lui donne la clé avant que nous partions ensemble sur le Chemin. Lorsque j'émerge, cela me semble soudain évident, la clé dans cette histoire est la Révélation reçue pour lui. Faut-il la lui transmettre maintenant pour être dans l’axe ? Je me dis « serviteur » de la voie, je dois donc obéir et surtout ne pas décider selon mes critères personnels habituels. Mon maître confirme :

- Il est ta mission, le temps est venu, donne-lui sans arrière-pensée la Révélation. Rends-lui la clé, ne t’enfuis pas dominée par ta peur avec cette clé. Il est ton défi, tu dois lui donner sans rien attendre en retour et faire confiance à la sagesse de la vie. Mais lui donner la clé ne suffit pas, il faut aussi lui rendre l’Arme. Servir jusqu’à la dépossession de toi-même pour qu’il parvienne en sécurité là où il doit se rendre puis le libérer.

Pour moi, il n’y a plus alors ni maître, ni serviteur. Ici et maintenant, il n’advient que ce qui doit arriver. Je dois accomplir ma mission, faire le don de la Révélation portée si longtemps. Je dois en ouvrir les portes ou du moins remettre la clé qui les ouvre, à mon frère, mon « fils en esprit », Mandro.

 

Mercredi 13 Septembre 2000, fête des Aimé. Pleine lune.

En songe, je suis dans une ville du futur ultramoderne. En tant que fugitive, je n’ai pas réussi à obtenir les bons papiers n’étant pas dans les « normes ». Deux choix s’offrent alors à moi : être une marginale et fuir si la police veut me contrôler ou accepter le sort réservé aux « hors-normes » qui est de plonger dans un bac où ils sont aussitôt transformés en superbes « poulets rôtis » !

D’abord tentée par le sort du poulet rôti, ne plus combattre, me reposer, finalement je choisis l’aventure en faisant confiance à la vie et m’enfuis.

 

Jeudi 14 Septembre 2000, jour de la Sainte-Croix (ou Croix glorieuse de Jésus)

Je me réveille en pleine nuit sous l’emprise d’un rêve fantastique. Mon guide me dit d’aller voir dans le ciel le cheval qui s’y trouve. L’injonction est si forte que je sors en pleine nuit sans bruit pour ne pas réveiller Georges et les enfants. Le ciel est étoilé, superbe, mais bien sûr je n’y vois pas de cheval ! Je me recouche et dès que possible le matin je regarde quelles sont les constellations remarquables de la saison. Je trouve le cheval sous forme du « carré de Pégase ». Cheval mythique dont les anciens disaient qu’il fallait le chevaucher pour avoir l’inspiration poétique ! Il était un moyen pour accéder à l’inconscient, à son langage symbolique. Par ailleurs les constellations dans toutes les civilisations ont permis la transmission des mythes et des légendes fondatrices. Que dois-je en faire concrètement ? Existe-t-il un trésor des étoiles ? En tout cas le ciel étoilé est un merveilleux spectacle intemporel et je vais m’y intéresser de plus près.

Par ailleurs, l’injonction de mes guides est si claire et insistante que je finis par écrire à Mandro afin de lui parler de la Révélation. Je me vois transparente pour que la lumière l’atteigne directement. Je m’efface, souhaitant qu’il m’oublie pour s’attacher uniquement à la teneur du message. Ainsi ma mission envers lui serait accomplie.

Cependant la Mission générale reste.

 

Samedi 16 Septembre 2000. Fête des Cyprien dont le nom évoque Chypre et le cuivre, les deux voués à la Grande déesse, Vénus. Saint Cyprien était un avocat célibataire aux mœurs païennes jusqu’à quarante-six ans. Il se convertit, choisit la pauvreté et devient évêque puis chef de l’Église d’Afrique. Il est mort en martyr au III° siècle.

La nuit, je fais plusieurs rêves très doux. Dans l’un d’eux, je suis en croix, « clouée » par une terrible dorsalgie. Le Maître suprême me délivre et retire de mon dos une corde ! La corde se déroule vers une silhouette prête à m’attraper en contrebas. Je m’élève alors, « ravie » au ciel, accueillie dans la lumière. Là, le Maître suprême extrait de mon dos un très gros œuf blanc contenant un superbe poulet rôti dont la peau est dorée à souhait !

A la bibliothèque, Lotaire me fait découvrir, comme par hasard, que le poulet au-delà de l’humour du rêve symbolise le fils spirituel, l’achèvement philosophique, et qu'il était appelé « poulastre » (petit homme des étoiles ou de l’étoile!).

 

Mi-juin, c’était la libération du père, de l’esprit des ancêtres actif pour la réalisation du fils. Mi-septembre la libération du fils est en cours, il est libre, il peut utiliser ce qu’il a reçu comme il le désire, chercher à en comprendre l’énigme ou la rejeter comme une folie absurde. La roue a tourné et ne m’a pas broyée, je suis dans l’axe. Je suis entrée dans le dix, la coupe divine soutenue par deux mains. Suis-je à mon tour libre de Mandro ?

 

Alicia passe me voir, maintenant elle comprend mieux mon état d’esprit. Étant allée au bout de ce qui m'était demandé en m’adressant à Mandro, je viens en effet de tourner une page.

- Comment envisages-tu la suite des événements ? me demande-t-elle.

- En ce moment je n’attends rien de Mandro, ni réponse ni réaction. J’ai repéré qu’en obéissant aux demandes reçues pour lui, lorsque je le rencontre ou le contacte, je franchis une étape. Je suis confiante dans ce processus et curieuse des mystères géographiques qui s’imposent à moi en ce moment. Peut-être existe-t-il une trace matérielle correspondant au plan spirituel vers lequel cette aventure me conduit ?

- Tu penses à un vrai trésor ? demande Alicia.

- Non pas vraiment, plutôt à un lieu symbolique relié à une sorte d’élément sacré et secret qui serait capable de mettre en relation toutes les composantes humaines, terrestres et divines au travers du temps et de l’espace. Je ne sais pas sous quelle forme il peut se présenter ni même d’ailleurs s’il existe vraiment.

- C’est fabuleux ! s'exclame Alicia, cela me fait penser à la notion du Graal, le trésor occidental fondateur de notre civilisation depuis le Moyen Age.

- Je ne sais pas vraiment ce qu’est le Graal, lui dis-je, étonnée par sa remarque. Un objet réel ou mythique ?

- Il a été recherché par de nombreux groupes aux motifs plus ou moins avouables, répond Alicia. Et cela m’étonnerait qu’il existe vraiment, on en connaîtrait déjà la nature depuis longtemps. Mais c’est une légende fondatrice !

- Oublions cela, dis-je, c’est trop compliqué pour moi, mon chemin est déjà assez abrupt, je ne veux pas me disperser.

- Tu as raison, dit Alicia.  Et où en es-tu en ce moment sur ce chemin ?

- Eh bien, après une succession de coïncidences et de hasards incroyables, je viens de rejoindre un groupe pratiquant une forme de relaxation inspirée du Reiki sous la direction d’une femme à la fois forte et humble, Brigitte, Maître Reiki réputée. C’est une nouvelle expérience que je voulais faire depuis longtemps, déjà pour aller mieux sur le plan de mes douleurs et c’est aussi une démarche spirituelle. Dès la première séance, j’ai eu des sensations très étranges. J’y ai rencontré Yvon, un homme petit et mince, mais d’une grande présence. Comme Brigitte, il a environ cinquante ans, des cheveux gris et des attitudes qui m’ont fait penser à un pratiquant d’art martial. J’ai eu la vision de son corps sous forme d’un flux lumineux aux camaïeux de bleus et verts, tel un fleuve au cours paisible, c’était superbe. Il est peut-être le « chevalier de lumière » qui m’était annoncé dans mon rêve de la Cité d’Harmonie. Mon guide m’a dit en songe « la lumière est Parole ». J’espère que ce travail en groupe va m’aider concrètement. En attendant, je m’efforce de relier entre eux les épisodes de mon aventure spirituelle. J'espère en dégager la cohérence probablement liée à ce but mystérieux que j'ai maintenant hâte de découvrir.

 

8

 

Vendredi 13 Octobre 2000, fête des Géraud qui signifie « dirige la lance ». Pleine lune. Saint Géraud fût le modèle du chevalier chrétien, grand seigneur, fondateur d’Aurillac, il se mit au service de la justice et du peuple. Il fût le premier saint au XI° siècle à être canonisé sans être ni martyr ni consacré à l’Église.

Je me rends en formation à Fontevraud. Je visite l’abbaye en essayant de trouver un signe concret en rapport avec les derniers messages reçus. Je découvre Aliénor d’Aquitaine, grand personnage incontournable du XII° siècle. Je m’approche avec émotion des gisants, deux hommes, deux femmes : Henri II Plantagenêt et son épouse Aliénor d’Aquitaine, leur fils Richard Cœur de Lion et Isabelle d’Angoulême, femme de Jean sans Terre, frère de Richard. Deux autres gisants ont disparu, ceux de Jeanne d’Angleterre, fille d’Henri et d’Aliénor et le fils de Jeanne, Raymond VII de Toulouse. Raymond VII était comte de Toulouse, il mit fin à la terrible Croisade des Albigeois qui a ravagé le Languedoc au XIII° siècle. Vassal du jeune Roi de France, Louis IX, (Saint Louis), il doit se déclarer contre l’hérésie cathare, mais il défend indirectement les cathares jusqu’au siège final de Montségur contre lequel il ne peut rien. 

Amusée, j'écoute l’origine mythique du nom des Plantagenêt. Leur ancêtre voit une licorne dans un buisson de genêt qui se transforme en belle jeune fille. Quand il lui propose de l’épouser, elle redevient licorne et disparaît. En souvenir de cette rencontre magique, il pique un brin de genêt à son chapeau. La licorne est cet animal fabuleux dont l’unique corne frontale serait un symbole de lumière, d’illumination ( en rapport avec le troisième œil ? ).

Je suis fascinée par le dessin d’un symbole sur l’autel : dans une forme en équerre, un A et un O sont entrelacés. L’alpha et l’oméga avec le L qui les encadre ( comme un guide ! ).  Je contemple ensuite les vitraux de la Croix occitane des Comtes de Toulouse. Ce lieu est à la rencontre du Nord et du Sud (au moins pour l’Ouest), des comtés d’Anjou et de Toulouse. Au retour, je passe voir l’église de Nantilly-Saumur, la plus ancienne église de pèlerinage marial de l’Anjou, dédiée à Notre-Dame de Nantilly, une superbe Vierge à l’enfant en bois polychrome. Louis XI qui avait une dévotion particulière pour Notre-Dame y avait un oratoire.

 

Au retour, je reprends les principaux éléments des lieux désignés par le Maître des lumières et liés à cette aventure.

Toulouse la ville rose, carrefour stratégique du Sud-Ouest, est une étape importante sur la route du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle avec en particulier l’église Saint-Sernin richement dotée en reliques. La ville abrite aussi le sanctuaire de la Daurade, site sacré depuis l’antiquité, dédié à la Vierge depuis l’ère chrétienne.

Angers était autrefois appelée « ville noire », surnom donné en raison de la grande quantité de religieux en habit noir à l’issue des guerres de religion ( fin XVI°, début XVII° ) et conservé en raison de l’utilisation prépondérante de l’ardoise dans les constructions. Elle était aussi associée au pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle en tant qu’étape sur la voie principale venant de Nantes. La fête du vingt-cinq juillet donnait lieu jadis à un important pèlerinage régional. Près de la cathédrale, sur la place Sainte-Croix, la Maison d’Adam expose ses énigmes sculptées d’inspiration alchimique. Un parterre en labyrinthe habille l’esplanade.

Enfin le triangle dans mes rêves indiquait la direction de Saumur, ville blanche construite au départ autour de l’église de Nantilly. Notre-Dame paraît au premier plan de tous ces indices mais selon une particularité qui était semble-t-il aussi recherchée par Louis XI, il s’agit de lieux de culte de « Vierges noires ». Je ne sais rien de ce qualificatif particulier, persuadée qu’il n’existait qu’un type de Vierge.

 

Le pèlerinage de Saint-Jacques (institué au Moyen Age) semble aussi important. L’expérience du pèlerinage serait liée à celle du Mont Thabor où le Christ est apparu en gloire à trois de ses apôtres. Saint Pierre est désigné comme le représentant de la voie de la Foi, il détient les clés du Ciel et de la Terre. Saint Jean représente la voie de la Révélation et de l’Amour procurant l’illumination. Saint Jacques offre la voie du Service à l’écoute du divin dans l’humilité et aussi la voie de la Connaissance. La voie de Saint Jacques était la voie initiatique par excellence des compagnons bâtisseurs.

Le but ultime commun à toutes ces voies était de participer à la Connaissance divine, d’approcher la Gloire divine, de goûter à la Puissance divine conduisant selon le modèle du Christ, à la Transfiguration, l’apparition du corps de Gloire.

Enthousiasmée, je suis décidée à poursuivre ma quête, toujours confiante dans le processus qui me guide. Pour prendre du recul et surtout ne pas trop m’égarer, je propose à Alicia de faire le point de temps en temps. Je suis sur une voie dont j’ignore les aboutissements et les dangers réels mais je l’assure que dans la solitude à laquelle je suis contrainte par le déroulement même de cette histoire, j'apprécie sa présence. Aussi les mois suivants, si nous nous voyons peu, parfois grâce à mon journal, elle continue à suivre mon parcours. Elle m’avait demandé l’autorisation de partager avec un de ses amis, Emmanuel, les données les plus concrètes, géographiques en particulier. C’était un journaliste en fin de carrière de la région de Toulouse et un érudit d’après elle. Je lui ai accordée. Si cela peut m’aider à résoudre des énigmes ou mieux comprendre les mystères de cette histoire !

 

Mardi 31 Octobre 2000, fête des Quentin « cinq, cinquième », veille de Toussaint.

Je rentre chez moi après ma demi-journée de travail et quelques courses. Il a plu et au moment de quitter Angers, dans l’après-midi, je remarque un superbe arc-en-ciel. Il est complet, très lumineux, doublé d’un deuxième partiel et symétrique. Je le vois effectivement comme les Anciens le décrivaient, une sorte de pont dont la base au Nord-Est forme un passage ouvert vers l’Autre Monde. J’ai du temps devant moi, dans un état second je roule, guidée par l’arc-en-ciel. Je m’arrête à quelques kilomètres de mon domicile, là où il disparaît, près d’un superbe dolmen dont j'ignorais la présence au préalable. La pluie a cessé et j'assiste devant les pierres vénérables, à un somptueux coucher de soleil. Moment magique !

 

Congés d’automne 2000

Pendant mes vacances en novembre, je découvre une référence en matière de traditions et de connaissances secrètes occidentales, Antoine Faivre. Selon lui, le sujet connaissant (autrefois appelé « gnostique ») serait une sorte de mystique devenu capable de communiquer sur ses propres expériences pour rendre compte des révélations reçues.

J'y trouve des correspondances avec mon histoire et cela apaise momentanément ma raison toujours sujette au doute. Je suis sur le chemin d’évolution vers la Connaissance, une certaine forme d’Éveil. Cette Connaissance intérieure fait renaître, libère, unifie, permet d’explorer les rapports unissant l’homme au monde divin et surtout les mystères des plans supérieurs de conscience.

 

Dans ce contexte, ma « descente » intérieure n’est pas une introspection banale, mais une mise en résonance avec les autres et l’univers sous l’influence de mes guides. Je serais entrée dans ce monde grâce à une sorte de processus initiatique, ( par l’activation des sens, la visite des ruines avec Jil, le rêve de la pomme... ). En me révélant les jalons de la voie concernant son fils, Jil a en effet favorisé mon propre périple.

L’initiation aurait-elle élargi ma conscience grâce à la découverte d’un savoir oublié ou même perdu à notre époque ? C’est ce que je vis en retrouvant la mémoire du lien et des vies antérieures qui semblent m’unir à Mandro. Sur un mode totalement inconnu pour moi auparavant, j'expérimente mon rapport avec le sacré, avec le monde, avec les êtres. 

Je découvre peu à peu un savoir (ou peut-être « non-savoir » ?) difficilement transmissible par le langage, puisqu’il ébranle les structures de l’être et impose un travail d’appropriation avant d’être accessible : il ne suffit pas d’exprimer verbalement des images ou des vérités existentielles, elles doivent agir en profondeur pour transformer et conduire au-delà du temps et de l’espace dans l’infini de l’Esprit.  « Connaître » est réellement « naître avec », en étant modifié dans la profondeur de sa chair et de son esprit par ce savoir.

« L’imagination active » enseignée par Jil semble être la clé essentielle de cette Connaissance. Elle permet d’échapper à la stérilité de la logique rationnelle et aux dérèglements d’une fantaisie délirante ou d’une sentimentalité désespérante. Elle protège des dangers d’erreur de l’imagination inférieure et semble être un véritable organe de l’âme capable de mettre en relation avec le monde des symboles.

C’est une voie d’accès à la Sagesse sacrée qui opère la mutation intérieure de l’homme, sa métamorphose grâce à la révélation des choses cachées et de la lumière de la vie. Cette voie est adaptée aux capacités et à la progression de l’être. La conscience invitée à ce fabuleux voyage accède peu à peu à un niveau supérieur d’intelligence, là où contradictions et antagonismes sont transcendés. Parvenu à ce stade, l’être participe concrètement à une forme d’interdépendance globale qui œuvre en vue de l’accomplissement humain. Savoir ce que l’on est et d’où l’on vient, la sagesse antique l’a toujours affirmé, c’est déjà pour une part être en bonne voie de salut.

Pour moi, une des conditions fondamentales de réussite dans cette périlleuse entreprise est de me laisser guider par le moteur infiniment puissant de l’AMOUR dans le respect fondamental de l’autre et la compassion.

 

Novembre 2000

Je fréquente le plus régulièrement possible le groupe Reiki et je pratique pour moi-même assidument. J’aime la simplicité de Brigitte, la femme Maître qui ne fait pas étalage de sa science ou de ses capacités, mais les utilise judicieusement. Yvon vient de temps en temps, c’est le compagnon de Brigitte et il est Maître Reiki lui-même. Ce n’est donc pas un simple participant, il anime un autre groupe de pratiquants, mais il se mêle parfois aux stagiaires de Brigitte ! Ils sont étonnants tous les deux. Il parle encore moins qu’elle, mais toujours à bon escient et effectivement il est aussi pratiquant d’art martial. Il est un corps avant d’être une tête, cela change des gens que je côtoie habituellement dans mon cercle de relation.

Mon guide m’a avertie cependant que le Reiki est pour moi une étape, ce n’est pas vraiment « ma voie ». En attendant d’en savoir plus, je m’y engage résolument. C’est au moins une pratique concrète dont les principes me conviennent pour l’instant.

 

Mercredi 29 Novembre 2000, fête des Saturnin (ou Sernin à Toulouse) prénom évoquant Saturne (dieu et planète). Saint Sernin au III° siècle était un évangélisateur, évêque de Toulouse. Il est mort en martyr pour s’être opposé aux païens de l’époque.

Je suis de nouveau malade avec de la fièvre et beaucoup de fatigue. Une fois guérie, en songe, je vois ma conception (acte d’amour et désir d’enfant). Je vois ma naissance très difficile : au début je ne veux pas sortir, pourtant lorsque je me retrouve « bloquée », je me sens abandonnée, trahie. Je parcours tous les épisodes de ma vie sous cet aspect de blocage dans les relations, j'ai toujours l’impression d’être trahie ou abandonnée par ceux auxquels j'accorde ma confiance. Puis soudain je change de point de vue sur tous ces événements douloureux et l’amour dont j'ai bénéficié en même temps m'apparaît clairement.

  

Samedi 2 Décembre 2000, fête des Viviane qui signifie « pleine de vie ».

Je vais mieux avec le traitement d’une infection saisonnière. Je continue cependant à vivre l’alternance du doute destructeur et de l’amour le plus absolu. Cela finit par me conduire jusqu’à ce que je nomme le « Point central » des origines où je passe au-delà des contradictions.

 

Un rêve me transporte dans un palais oriental. A l’issue d’un combat au sabre dont je sors vainqueur, je suis enfermée dans une crypte et un homme arabe vient m’y retrouver.

- Ici tu peux poser une question vitale pour toi, tu auras la réponse.

 Je me concentre et me sens envahie par l’amour pour le Bien-Aimé. Il m'apparaît et dit avec beaucoup de douceur :

- Tu es sur le Chemin, progressant pas à pas dans la bonne direction depuis que tu as trouvé le « Point central ». Pour répondre à la question que tu oses à peine formuler en ce moment, Mandro est vraiment ton compagnon spirituel, le seul que tu auras, et tu n’as pas à chercher de Maître à l’extérieur puisqu’il est en toi !

 

C’est très difficile à accepter par ma raison de femme qui autrefois revendiquait son indépendance et un réalisme rationnel.  Je finis pourtant par admettre cette vérité maintes fois confirmée par mes guides. 

Alicia me comprend d’autant mieux que m’ayant connue avant cette aventure qui a bouleversé tous mes repères, elle se souvient en effet de mes discours passionnés sur les droits et l’égalité des femmes. Ce n'est pas que je sois devenue antiféministe ou contre l'égalité homme-femmes, mais je préfère le terme « équité », car l'égalité en général est un peu illusoire. Et cette obsession de l'égalité homme-femmes revendiquée haut et fort jusqu'à l'absurde me semble vide de sens.

Avant cette aventure intérieure en territoires inconnus, j'étais une féministe très réactive et agressive. Toujours sur la défensive, je ne laissais rien passer. Maintenant je n'interviens que si cela en vaut vraiment la peine, sinon je laisse glisser. J'ai décidément bien changé et c’est un véritable défi pour moi que d’accepter comme Maître un étranger refusant la communication même si, semble-t-il, chacune de nos entrevues ou conversations me procure de quoi me faire évoluer dans la dimension particulière explorée en son nom.

 Et surtout, en cette fin d’année, sur le chemin de mes aventures intérieures, je continue à découvrir les différents aspects de l’amour. Si cela me révoltait voici quelques mois, j'accepte désormais de me confronter aux aspects de ma nature profonde, peu à peu révélés.

 

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  • Roman d'aventure intérieure. Estelle, médecin, se trouve plongée dans une autre dimension et conduite pour sauver un homme (le fils d'un père défunt qui l'a contacté) à apprendre à Aimer et à léguer un trésor occidental méconnu. Roman illustré par Estelle.
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