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Le Trésor des Laures
26 janvier 2022

2001, Chapitres 1 et 2, Tome 2

2001

 

       1

 

Dimanche 7 Janvier 2001, fête des Raymond qui signifie « protège par son conseil ». Saint Raymond au XII° siècle est militaire avant de devenir religieux. Il devient évêque d’Aragon en pleine lutte contre les « maures », et lutte aussi contre les mœurs relâchées des chrétiens se faisant des ennemis parmi d’autres évêques. Il est mort de la peste.

Est-ce l’influence des troubadours évoqués par Emmanuel ?  J’ai fait un rêve étrange érotico-poétique. Dans une fête sur mon lieu de travail, un très jeune homme séduisant et inconnu s’approche de moi, il me propose de boire un verre. La fête n’étant pas encore commencée, il n’y a que du jus de pomme. Il dit ne pas avoir besoin d’autre chose, car depuis qu’il m’a vue, la tête lui tourne et il commence à me parler d’amour.

Appelée par mon travail, je le laisse. Quelque temps plus tard, je dois revenir voir ce jeune homme soudainement malade. Je l’installe dans une chambre vide. Lorsque je me penche vers lui, il m'embrasse avec tendresse. Il comprend que rien ne peut exister entre nous, mais c’est plus fort que sa volonté, il est saisi par un amour mystique et poétique. Ses propos me sidèrent et me fascinent, ils ont la saveur des transports, désuets de nos jours, du Cantique des cantiques de Salomon ou de tout poème d'amour des anciens temps comme ceux du soufi Rûmi, mais avec leur frémissement propre.

- La naissance de tes seins offerte à mon regard est la porte du sanctuaire où s’épanouit mon désir. Ils en sont les colonnes triomphales, blanches et tendres comme des colombes palpitantes. Je respire ton parfum et j’ai le goût de ta peau, fruit velouté sur mes lèvres. Je vois une flamme briller dans l’eau de tes yeux, je prends feu à son éclat.

« Je suis dans un autre monde où ton corps enlace le mien. Je suis une plage paisible pour accueillir l’écume de tes jours. Je suis un jardin où l’iris soyeux déploie sa hampe en l’honneur d’une fleur au velours délicat. Au sommet de deux pilastres d’ivoire, un bouton de rose frémissant et rougissant telle l’étoile dans le soleil levant, appelle mes baisers. Architecture sublime d’une voûte en ogive, prière vivante au Créateur. J’accède à la crypte obscure au parfum de fleur océane. Je m’offre à la Femme-Vierge-Mère.

« Accueille-moi, je suis au premier jour des jours, homme nouveau destiné à renaître au soleil de l’amour. Je suis germe qui sous la rosée céleste fend la terre pour devenir... toi, arbre lancé à l’assaut du ciel, aux branches de cristal et aux feuilles de pierreries scintillantes.

« Dans mes mains émues, j’accueille les fruits sublimes, les pommes d’or du jardin des délices. Oh ma sœur, je te connais, tu me reconnais dans le miroir de ton âme et nous entrons ensemble dans le Royaume au-delà du temps et de l’espace. Une fleur s’épanouit au sommet de l’arbre du monde et ses mille pétales entourent l’œuf de diamant dont nous sommes les enfants célestes. » 

Mon rêve s’interrompant brusquement, je note aussitôt ce discours pour en sauvegarder la tonalité si particulière. Il y a pire comme expérience, je savoure pleinement !

 

Lundi 15 Janvier 2001, fête des Rémi qui signifie « celui qui guérit ». Saint Rémi au VI° siècle convertit et baptise à Reims le chef franc Clovis préparé par sa femme catholique, Clotilde.

Je me sens dans un nouveau monde aux lois déconcertantes, aux présences inconnues que j’ai à découvrir et apprivoiser. Cet engagement vital me transforme en profondeur, je dois réussir à l’intégrer dans ma vie quotidienne afin que ce que je vis intérieurement s’y exprime pleinement. Par ailleurs malgré mon désir d’obéir à mes guides, écrire autrement que dans mon journal me coûte énormément et je ne parviens pas à m’y résoudre.

En songe, je me retrouve devant un livre posé sur une table de travail. Je m’assieds et consulte ce livre, c’est le « livre de la multiplicité ». Les pages sont blanches, seule la dernière est écrite : « Conclusion : une vie pour entrer dans la lumière ». Que dois-je faire ? Comment écrire cette histoire si ce n’est au fur et à mesure de son déroulement dans mon journal ?

 

Lundi 29 Janvier 2001, fête de Gildas qui signifie en breton « servant de Dieu ». Saint Gildas est un noble breton du VI° siècle né en Ecosse, ordonné prêtre. En Bretagne il devient ermite puis fonde un monastère.

Un livre de M. L. Von Franz découvert à la bibliothèque, Nombre et temps, éclaire ce que je vis. L’Amour est la force absolue, l’Énergie fondamentale qui relie toute chose de l’univers au niveau le plus profond. L’Amour humain est encombré de projections dont il est nécessaire de nous débarrasser pour devenir authentiquement nous-mêmes et accéder à l’Amour source.

La Connaissance est au-delà du désir, de l’attrait sentimental pour l’autre, elle en est le mystère central. Un ordre spirituel dépassant le conscient est l’essence de la relation d’amour. L’ordre cosmique du Soi est le secret ultime (insondable et redoutable au-delà de tout souhait et de toute action humaine).

La voie pour y parvenir nécessite une obéissance lucide sans à priori à ce qui vient du plus profond de l’être et s’exprime en particulier dans les songes et les rêves. Cette voie mène dans une autre dimension où des présences se manifestent, des forces implacables s’exercent pour conduire l’être aux limites de sa raison, de son intelligence à la découverte de sa vraie patrie, celle que chaque être cherche désespérément sans la connaître mais qu’il reconnaît avec une certitude jubilatoire quand après les épreuves imposées par le franchissement de ses propres limitations, il y accède enfin.

La difficulté principale est d’accepter ce territoire immense pour « royaume » propre, d’intégrer toutes ces forces contraires provenant de l’inconscient pour devenir un individu pleinement conscient. Cependant pour accéder à cette maîtrise, il faut d’abord se laisser guider dans un monde qui a ses propres règles et son autonomie propre.

Ce renoncement au despotisme de la fonction rationnelle, au mode de fonctionnement banal de l’individu, cette soumission est paradoxalement structurante, elle permet l’expression non plus des règles étouffantes d’un petit moi limité mais des lois gouvernant l’Univers et donc l’Humain dans sa ressemblance sacrée.

Celui qui juge ce processus selon son mode de pensée habituel ne peut le comprendre et cela lui paraît dangereusement absurde. Celui qui accepte d’entendre l’appel de cette voie et d’y répondre par son engagement total, en découvre l’évidence et la grandeur. Ce mystère pour être approché doit être vécu pleinement dans la transformation de l’être qu’il engendre. Cet être n’est alors plus isolé dans une vision du monde déformée par ses projections aberrantes et n’est plus ballotté au gré d’absurdes ou cruels événements dans un monde hostile.

L’intérieur et l’extérieur sont en correspondance et l’être perçoit les coïncidences signifiantes entre eux, ce qui balise sa progression. Il accède à la Réalité ultime se manifestant sous divers modes : esprit (expression psychique de l’individu) et matière (monde physique). C’est une nouvelle Connaissance d’un être unifié utilisant « l’œil du cœur », nouvel organe d’un savoir centralisant toutes les manifestations de l’esprit relié à l’Esprit universel.

Ainsi l’homme accédant à cette Connaissance est en Paix, toutes les fonctions de son esprit s’unissent pour la perception de l’ensemble des phénomènes et des événements dans un tableau global dont il saisit le Sens, manifestation du principe mystérieux, source et origine de toute forme.

Ce nouveau témoignage réconfortant confirme la valeur de l’enseignement délivré par mes guides. La recherche vitale de ma propre vérité au travers de cette histoire aboutirait à cette perspective fabuleuse de l’univers et des forces cosmiques unifiées dans l’Énergie primordiale située hors de l’espace et du temps. Je comprends l’importance de la « clé » donnée dès le début par Jil : « Apprends à aimer ».

 

Début février 2001

Je fais plusieurs fois le songe d’une pyramide surmontée d’une étoile contenant un Homme, modèle parfait à « épouser » pour devenir moi aussi une étoile (de lumière) et passer de l’autre côté dans le monde des formes pures. Il est « la lumière, la porte, il est l’Homme divin ».

C’est un choc, c’est l'Homme qui vient en moi, je crois me briser tant les vibrations de mon corps sont intenses. Il a le pouvoir de me mettre dans l’axe pour unifier tous mes besoins et désirs au niveau supérieur. L’Énergie de sa lumière s’écoule alors, imprègne chaque cellule et lui redonne sa vocation en la replaçant dans l’axe centré sur l’étoile.

 

J’ai toujours autant de difficultés à prendre assez de recul pour écrire. En songe, j’interroge mes guides.

- Vous me demandez de rédiger mon histoire liée à Mandro, comment dois-je faire ? 

- Cette tâche est liée à la question de l’œuvre de ta vie.

- Du sens à lui donner ?

 Je vois alors un homme à l’intérieur de moi-même diffusant une lumière qui rayonne l’amour et la vie. Que comprendre ? 

 Je cherche toujours une explication psychologique sérieuse ou scientifique à ce que j'ai vécu avec Jil. Or voici que je trouve dans le livre que je parcours rapidement avant de le rendre, des éléments de réponse. M.L. Von Franz dit dans Nombre et Temps :

La mort décrite dans les textes religieux est présentée comme l’ascension dans les champs des archétypes de l’Inconscient collectif. Seul celui qui a trouvé une relation à son âme ( appelée autrement « l’étoile qui ne se couche jamais » ) peut pénétrer dans le monde intemporel avec son identité. L’homme qui parvient à édifier un corps spirituel vit simultanément dans l’ici et l’au-delà. Cet au-delà n’étant en fait séparé ni spatialement ni temporellement de l’ici. Il est le Tao, le Sens qui imprègne simultanément tout être et tout devenir.

A la mort l’homme devenu conscient de ce processus fait l’expérience de la transposition du moi dans le Soi. Des complexes individuels non conscients, autrement appelés des fantômes, appartenant à des vivants ou des morts peuvent se manifester. Si une personnalité réussit à rendre conscient - en général au prix d’un très dur effort - un tel complexe flottant, elle libère de ce fantôme non seulement elle-même mais la psyché universelle.

Cette intégration ne peut être réalisée par un individu au moyen de son seul moi mais grâce à la puissance supérieure du Soi qui assiste le moi en opérant dans la même direction que lui. Cela ne peut s’accomplir que lorsque le moi s’inscrit correctement dans le jeu rythmique du Tao, du Soi. Cela se traduit par un état de conscience supérieur relié au Soi (dont le symbole est image du but, du processus d’individuation) donnant la liberté de parcourir la totalité du champ de l’inconscient. Cette liberté réside dans la connaissance de soi la plus élevée qu’un homme puisse atteindre.  Les morts illuminés peuvent se manifester dans le domaine de la vie. Ils semblent vouloir créer un ordre signifiant. On retrouve les notions d’enseignement par des morts chamans ou héros, les guérisons ou les miracles des saints après leur mort.

 

 Cette lecture me bouleverse profondément. Je n’aurais pu espérer une meilleure réponse à mes interrogations, même en demandant l’avis d’un spécialiste de la question, en admettant déjà que je réussisse à tout lui expliquer.

 Je reste dans cet état d’esprit quelques jours puis me rends sur la tombe du père de Mandro emplie de gratitude. Son fils joue au foot à côté dans le bruit et les cris, selon sa vie et ses choix. Je suis émue du « sacrifice » du père dont j'ai bénéficié, et si je mesure pleinement la valeur de ce qu’il m'a confié ces derniers mois, je me dis impuissante puisque le fils ne veut rien savoir. Dois-je même encore honorer mon serment de transmission fait pour libérer Jil ?

La réponse ne se fait pas attendre, la douleur de ma nuque qui était très atténuée depuis un moment se réveille soudain, je ne sens plus ma main droite devenue très engourdie. En m’aidant du symbolisme du corps, j'en décode rapidement le message. Je dois dire oui à ce qui m'est demandé sans juger de la dignité de Mandro à recevoir ce cadeau somptueux, de sa capacité à le comprendre, de son aptitude à prendre son propre chemin pour le conquérir. Je suis bien consciente que si le but est unique, il y a autant de chemins que d’individus pour y parvenir.

 

Fin février 2001, un amour immense emplit toujours mon cœur, je suis en paix. Je me sens détachée de Mandro et ne prie plus pour lui.

 

Début mars 2001, de nouveau déstabilisée, je suis bouleversée par une histoire que je n’avais jamais comprise, entre Esaü et Jacob, deux personnages bibliques. Esaü l’aîné, l’homme en tunique de peau devait recevoir la bénédiction de son père mais Jacob, le second est passé avant, en prenant la place de son frère. J'ai une prise de conscience. J’ai reçu le trésor à la place de Mandro tandis qu’il lui revenait de droit par filiation. J’étais la seconde, la servante, pourtant j’ai reçu la transmission du maître, du père qui avait désigné son fils à travers moi. Je ne sais plus. Que dois-je faire de ce que j’ai reçu, de ce qui devait revenir à Mandro ? Dois-je continuer d’essayer de le lui transmettre ? Dois-je abandonner parce qu’il ne veut rien de moi ?

Je suis alors épuisée, je ressens depuis quelques jours une fuite d’énergie. Est-ce parce que ma raison, ma « petite personne » s’efforce de couper le lien avec Mandro ? Je me sens vaincue par les événements qui me paraissent sans issue. Peut-être ne sais-je pas encore assez aimer pour entretenir la flamme qui procure la joie et les raisons de vivre, de sentir battre mon cœur ?

 

Depuis un mois environ, je me sens abandonnée par ce qui me guidait et me soutenait ces dernières années. Il est vrai que le Maître des lumières n’agit plus directement en moi depuis sa libération. Sa présence avait semble-t-il bien amélioré ma santé, peut-être à la mesure de mon acceptation des consignes d’intercession pour Mandro. Est-ce que je retrouve mon niveau antérieur, mon fragile état ordinaire de base avec quelques années de plus ?

Je vis cela comme une nouvelle épreuve destinée à valider ce que j'ai reçu, je dois de mon propre choix assumer ou refuser l’héritage sans en espérer de bénéfices secondaires et surtout sans l’intervention d’une volonté extérieure.

Je demande l’aide de mes guides, l’un d’entre eux m’emplit de lumière et me conseille de dire adieu à Jil en déposant sur sa tombe une tulipe blanche. Je m’exécute donc et me rend au cimetière. Le lendemain, je fais un songe de « vie antérieure » qui me révèle un autre aspect du lien entre Mandro et moi. Je me vois servante - presque esclave - d’un homme sévère habillé tout en noir qui me tyrannise. Je suis pourtant très liée à lui et tout au fond de moi-même, je l’aime, bien qu’étant simplement à son service. Il me fait tellement souffrir qu’un jour, furieuse je saisis un couteau. Je vois l’incrédulité horrifiée dans ses yeux et au dernier moment, incapable d’arrêter mon geste, pour ne pas le tuer, je retourne le couteau contre moi. Je me vide de mon sang et meurs devant ses yeux alors qu’il est paralysé par le choc.

Il prend conscience de sa responsabilité, de ses torts et de son amour pour moi qu’il avait transformé en haine, car il était prisonnier de son orgueil. Il fait le serment de « payer le prix du sang » pour expier son attitude et exprime le souhait que lors d’une prochaine vie éventuelle, sur le chemin de sa quête, je parvienne au but avant lui. Je devrais même servir d’intermédiaire pour qu’il y parvienne lui aussi, si je lui pardonne et accepte ce rôle de mon plein gré.

  

2 

 

Vendredi 30 Mars 2001, fête des Amédée qui signifie « aimé de Dieu ».

Je ne me sens pas très bien au travail. J'ai des sensations d’étourdissement et de vide, je ne suis bien qu’au repos. Je ne peux plus prier même pour moi et je me raccroche à deux ou trois mots « sacrés » pour éviter l’envahissement négatif. Je me sens au « point mort », écrasée par un lourd fardeau tout en me disant qu’il faut croire, garder confiance et suivre la voie. J'essaie de comprendre à quel endroit je me serais trompée.

Je me rends à l'évidence que je suis de plus en plus mal depuis que j'ai cessé de prier pour Mandro à la mi-février. Je décide donc de recommencer et quelques jours plus tard, alors que j'accepte de nouveau le lien avec lui, je me sens effectivement mieux. Je pense être sur la bonne voie, même si bien sûr tout n’est pas réglé pour autant.

En particulier, je supporte mal certains comportements de Georges qui est plus soucieux que jamais et se réfugie dans des habitudes envahissantes ou coûteuses. Analysant la situation avec l’aide de mes guides, je perçois clairement deux possibilités. Soit j'admets à quel point il est perturbé et si je ne le supporte plus, j'en tire les conséquences. Si cela crée d’autres difficultés, c’est peut-être la chance d’une vie nouvelle. Soit je l’aime au-delà des apparences et de ses troubles exagérés, mais finalement sans danger, et je continue à ses côtés.

Après mûre réflexion, je choisis encore et toujours la confiance et l’amour pour « l’homme de ma vie » qui d’après mes guides est sur son propre chemin. Je l’aime tendrement, je souffre de le voir se piéger ainsi. Cependant, je ne détiens pas la vérité. Chacun doit avancer sur sa propre voie et faire ses propres expériences en cette vie.

 

En avril 2001, je fais un stage de Reiki de deuxième degré. J’espère que cela va m’aider à aller mieux. J’apprécie de plus en plus Brigitte et sa simplicité malgré ses réelles capacités. Elle ne joue pas au Maître et vit réellement selon ses principes. En particulier elle dit que devenir Maître ne donne pas de pouvoirs, mais nous met au Service d’une Puissance, d’une Énergie qui nous dépasse et se sert de nous pour accomplir ce qui doit être fait. 

Yvon nous rejoint à la fin du stage, il parle toujours aussi peu, mais il a amené son Livre d’artiste avec les photos de ses œuvres sculptées ou peintes. C’est superbe, principalement abstrait et « rayonnant » comme lui.

L’une des stagiaires, Sylvie est très sensible et ressent la même chose que moi à son propos. Je n’aurais pas su le formuler, mais elle l’exprime avec facilité. Il nous dit qu’il fait quelques expositions locales, il aimerait vivre de son art, en attendant il fait un métier exigeant de son mieux. Il a renoncé à enseigner le Reiki en raison d’horaires trop incertains, il pratique autant que possible et accepte son sort avec philosophie. La journée finit dans le jardin où nous profitons d’un rayon de soleil et de la présence de chats qui viennent ronronner autour de nous. C’est vraiment un très bon moment qui confirme mon choix de cette pratique. Et même si je suis consciente que ce n’est pas vraiment « ma voie », c’est pour l’instant ce qui s’en rapproche le plus.

Au cours de ce mois d’avril, je vais mieux, je prie facilement pour Mandro et les autres. Je fais des songes ou des rêves dans lesquels je vois le huit sous différentes formes. Dans un de mes rêves, j'entends : « Pour passer du cinq au huit il faut te confier au Très-Haut, sinon tu es en danger, car la nature humaine est faible ».

Dans un autre rêve géographique situé à Angers, je vois se dessiner un pentagone qui serait en « rapport avec un huit ». Après Toulouse, Angers ? Ne comprenant pas cette énigme, je demande des précisions à mes guides.

Je me vois en rêve sur une colline surplombant une vallée parcourue par une rivière. C’est la fin d’une belle nuit éclairée de lune, de nombreuses personnes sont assises en attendant le lever du soleil qu’ils acclament au moment de son apparition. Mandro est là et il me dit : « C’est le point du jour ». Tous semblent célébrer quelque chose de très important.

 

Début Mai 2001, je me demande de nouveau : « Que faire par rapport à Mandro?». Mes guides m’aident à progresser. Jil, le Maître des lumières est satisfait de m’avoir confié ses secrets. Quant au Maître suprême, il me protège et m’aime toujours. Il me laisse décider seule de la conduite à tenir, c’est vraiment de ma responsabilité.

Mais j’ai vu le cercle des ancêtres me demandant de transmettre à Mandro, en insistant sur l’importance des symboles d’étoiles à cinq et six branches. Ils souhaitent que je le contacte rapidement et devant mes doutes ils m’assurent que cette fois, il acceptera enfin la rencontre tellement attendue. Je vois à la fin de ce songe tous les êtres de lumière et mes guides se réjouir, ils m’assurent de leur soutien dans cette démarche.

Je ne sais pourtant pas ce que je dois concrètement lui dire avec ces symboles. Ramenés dans la réalité quotidienne, ils paraîtront ridicules ou un signe de folie de ma part. Le doute me taraude, je suis bêtement coincée dans une situation apparemment absurde.

Peu après, mon côté droit est de nouveau douloureux et engourdi : tête, épaule, main et hanche. Lors d’un songe je suis entraînée dans un face-à-face avec une forme monstrueuse double, à la fois mâle et femelle qui me barre le passage et me dit :

- Toi qui viens en ce lieu sacré, qu’as-tu à donner en échange de ta liberté ? Si tu n’as rien pour moi, tu resteras sous mon pouvoir.

- Que puis-je te proposer ? Ma vie ?

- Elle ne t’appartient déjà plus, dit la forme en ricanant.

Je pense à l’Amour, à mon évolution récente… Je ne vois rien que je puisse donner à ce monstre. Il insiste :

- Ce que je veux et qui est vraiment à toi, c’est ton serment.

Le serment fait au Maître des lumières qui me lie à Mandro ? Comme en réponse, le monstre reprend :

- Donne-moi ce serment, je me charge de l’accomplir, ainsi tu seras libre, tu n’auras plus d’obligation envers lui.

J’hésite un instant, tentée par cette délivrance tant attendue. Finalement, je réponds :

- Je ne peux pas, seul Mandro peut m’en délier en acceptant de m’entendre.

Le monstre rugit.

- Je ne vois qu’une seule solution, je dois m’en occuper moi-même.

- De quoi ?

- De le faire venir.

C’est à mon tour de rire :

- Tous mes guides ont essayé, il n’y a encore aucun résultat à ce jour.

- Tu ne me connais pas. Rien ne me résiste.

- Qui es-tu ?

- Je suis le Doute. Je suis celui qui divise, qui déchire, qui torture jusqu’à préférer la mort pour se libérer de mon emprise. Quand il sera venu vers toi, tu me remettras alors le serment et ton vœu le plus cher se réalisera, ta mission envers lui sera finie.

Méfiante quant à son éventuelle utilisation néfaste, je lui demande :

- Qu’en feras-tu ?

- Sa force est si grande que cela décuplera mes pouvoirs.

Inquiète, je préfère encore garder le poids du fardeau du serment envers Mandro, plutôt que de prendre le risque d’augmenter le pouvoir du doute qui infeste déjà tant de gens, moi la première. Le monstre change alors de voix, il prononce des mots tout à fait incompréhensibles et je vois se dessiner en lui une forme féminine lumineuse très gracieuse. Elle a besoin de la force du serment pour casser l’envoûtement dont elle est prisonnière et retrouver sa propre nature si belle.

En la regardant mieux, je m’aperçois que cette forme est double, à la fois féminine et masculine, elle appartient au cercle des êtres de lumière. Pour la libérer, je dois donc remettre le serment au Doute qui l’emprisonne. Mais il faut au préalable que Mandro me délie, il est donc impératif que je parvienne à le rencontrer. Que dois-je faire pour y réussir ?

Un être lumineux s’approche, il me fait étendre les mains, paumes vers le sol, y dispose douze pierres en cercle et me dit d’en prendre une. Comme j’ai les mains prises, je ne peux le faire qu’avec la bouche. Il m’indique la cinquième pierre.

Je devine aussitôt la réponse à ma question : j’ai les « mains liées », je dois donc agir avec la bouche, c’est à dire parler ( et non écrire comme je préfère ! ). Quand? La cinquième pierre me désigne le mois de mai. Mon guide acquiesce et me dit de retourner cette pierre. Trois petits dessins y sont disposés en triangle : un symbole doré rayonnant (un cercle de rayons), une tulipe violette, une sorte de scarabée.

- L’Amour est ton guide, me dit-il.

Je comprends qu’à ce stade, il s’agit du pur amour spirituel.

Le lendemain, alors que je cherche vainement le sens de ce message graphique, j'égare un long moment la clé de mon bureau et reçoit ce message : « La clé est dans la lumière ». Je me souviens du huit mai (8 et 5) à Toulouse quand Mandro n’avait pas la clé. Puis cherchant une précision dans mon journal, je découvre une petite note en rapport semble-t-il avec un livre de M. L. Von Franz :

La pierre des sages était comparée à la clé de David, celle dont on dit « elle ouvre et nul ne fermera, elle ferme et nul n’ouvrira ». Quand le sens profond d’une synchronicité nous apparaît il s’agit d’un élément-clé dans l’harmonie cosmique.

A défaut de cette petite clé nul ne saurait en ce monde atteindre la perfection de la Connaissance, (de la Pierre). Or cette pierre est une clé et celui qui détient la clé est investi d’une mission de confiance avec pleins pouvoirs pour la remplir. Les « philosophes » relient cette pierre au « sel des sages ».

Je pense au symbole rayonnant reçu voici quelques mois pour Mandro, symbole du sel d’ammoniac aussi nommé sel des philosophes. Le message affirmant « La clé est dans la lumière », je médite sur cette notion de lumière. Mon guide m'en interdit l’accès et me demande de déchiffrer d’abord le message du scarabée.

C’est le symbole égyptien du soleil qui renaît de la nuit. Il roule la bouse où il cache ses œufs, germes de vie cachés dans une forme apparemment repoussante. Il évoque la conscience émergeant de l’indéterminé, (la nuit, les ténèbres, l’inconscient) et me rappelle le Doute sous une forme monstrueuse contenant dans un « œuf de lumière », l’androgyne lumineux, la Vie. Je dois maintenant affronter le Doute pour libérer l’être de lumière qu’il contient.

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  • Roman d'aventure intérieure. Estelle, médecin, se trouve plongée dans une autre dimension et conduite pour sauver un homme (le fils d'un père défunt qui l'a contacté) à apprendre à Aimer et à léguer un trésor occidental méconnu. Roman illustré par Estelle.
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