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Le Trésor des Laures
26 janvier 2022

2001, Chapitres 3 et 4, Tome 2

3

 

Début Mai 2001

Dès que possible, une fois de plus je me jette à l’eau et finis par téléphoner à Mandro. Malgré l’émotion qui me rend toujours maladroite face à lui, sans avoir beaucoup à insister, il accepte. Il me donne rendez-vous devant la Maison d’Adam, Place Sainte-Croix, et je n’en reviens pas ! Le choix du lieu est-il conscient pour lui, comme un écho des clés de la révélation transmise voici quelques mois ? Par qui est-il guidé ?

Dans un songe très symbolique et « hermétique », le Maître des lumières me parle du huit. Il me dit :

- Poursuis la voie du huit.

- Pourquoi huit ? dis-je.

- Parce que cinq et huit font treize, symbole de l'Amour, me répond-t-il. Au sein des deux, tu trouveras la « pierre des pierres » qui donne la vraie vie, la « Clé en rapport avec le six ». Cependant, je te recommande de ne pas chercher le six par toi-même, il te sera révélé le moment venu.

Je repense au « cinq », symbole de l’Harmonie et de l’Homme se trouvant dans la pomme. Je me souviens d'un rêve où il m'était demandé de « passer du cinq au huit », huit, symbole de l'infini, huit que j'ai trouvé notamment dans l'octogone symbolisant Saint-Jacques de Compostelle, mais apparemment j'ai autre chose encore à découvrir.

Je m’interroge longuement sur cette énigme. Il me semble que Mandro est directement concerné par le symbole du six. Quel lien a-t-il avec le six ? Est-ce en rapport avec son évolution ? Est-ce encore lui qui détient cette clé ?

Heureusement, ce songe me permet aussi d’accéder enfin à une meilleure compréhension de ma Mission. Mon guide me confirme mon rôle de médiatrice du chemin menant au Moi authentique (relié au divin). Ma mission est de transmettre à Mandro ce qui l’amènera à sa juste place et lui permettra à son tour d’accomplir sa propre mission sur cette terre.

 

Mercredi 16 Mai 2001, fête des Honoré, c’est le jour fixé par Mandro pour la rencontre souhaitée depuis si longtemps !

Je suis prête à faire de mon mieux, à laisser agir en moi sans m’attacher au résultat. J’ai préparé des documents afin de l’aider à se repérer par lui-même, je sais à quel point ce que j’ai à lui dire est déconcertant et je suis prête à tout faire pour qu’il obtienne ce que son père lui destinait, dans le respect absolu de sa liberté.

Je suis prête à ne jamais le revoir si c’est ce qu’il choisit après m’avoir écouté. Je me prépare à le servir aussi discrètement et respectueusement que possible si au contraire il accepte ce secret initiatique. Il le conduira à trouver la « clé » de la grille de cohérence entre le haut et le bas, véritable trésor dont je m’approche en suivant la voie qui me relie à lui.

Pour ce moment si particulier, mes guides m’assurent de leur aide et protection, et en effet, comme d’habitude quand je suis dans l’axe juste, tout se passe facilement. Ma matinée se déroule idéalement, et peu avant le rendez-vous, la pluie cesse de tomber. Sur la Place Sainte-Croix, j’arrive en avance, j’y remarque un camion « d’audiométrie ». Que dois-je entendre ?

Je dois être à l’écoute, extrêmement attentive au moindre signe venant de lui.

Je contemple la Maison d’Adam, l’arbre d’Éden est sculpté sur la façade, et dans l’éclairage de ce midi ensoleillé, je remarque la trace de deux personnages disparus, Adam et Ève y figuraient manifestement autrefois. Je m’assieds pour attendre près du labyrinthe végétal fleuri. Sur un piédestal, je remarque soudain un écusson avec les armes d’Angers comportant une clé, deux fleurs de lys surmontées de la silhouette crénelée du château. Je suis littéralement absorbée par ces symboles quand Mandro arrive près de moi, l’air détendu. Sa chemise est éclaboussée de taches de vin rouge sur la poitrine. Cela me rappelle un souvenir très fort que je ne peux préciser. Après les salutations d’usage et quelques banalités, je parviens enfin à lui demander :

- Que pensez-vous de toute cette histoire ?

Il est soudain réticent, gêné et refuse de s’asseoir à mes côtés (on dirait un adolescent qui a peur de « se faire avoir » par sa mère !). Il finit par me dire :

- Je pense que vous vous ennuyez chez vous et que vous voulez passer du bon temps avec moi.

J’en suis abasourdie, ainsi il n’a vraiment rien compris ! Il a pensé que je le draguais ? 

J’ai envie de rire, pourtant je me retiens, me disant que son état révèle une vision du monde qui ne doit pas lui faciliter la vie. Qu’importe, cela lui appartient.

- Vous avez le droit de penser ce que vous voulez, même s’il ne s'agit pas de cela, dis-je après un moment de silence.

Je sais trop bien que l’objectif de notre rencontre n’est pas de me justifier. Quoi qu’il m’en coûte, je dois accomplir ma tâche jusqu’au bout. Il accepte enfin de s’asseoir. Et une fois de plus, comme je le craignais, je suis tellement en « accord » avec lui que j’ai aussitôt envie d’exaucer son souhait d’en finir tout de suite. Pour rester fixée sur l’objectif et ne pas lui faire perdre de temps, je lui expose ce dont je dois lui parler en m’aidant de quelques notes manuscrites.

- Voilà ce que j’ai à vous dire. Quelqu’un, proche de vous, a voulu vous transmettre une sorte de « secret de famille ». Il n’a pu vous contacter directement, il s’est servi de moi (et au début sans ménagement, il ne pensait qu’à vous). J’ai su assez vite que ce serait long, que cela me coûterait beaucoup d’efforts, que vous étiez « coriace » selon sa propre expression (sans mesurer à quel point, bien que j’aie déjà eu quelques messages particuliers à transmettre à d’autres personnes, mais c’est une autre histoire).

« En fait, bien que je ne sois ni informée ni apte à ce genre de mission, émerveillée j’acceptais de servir d’intermédiaire sans pourtant savoir ce qui était en jeu, mon rôle étant de vous permettre de tout recevoir par vous-même. Votre réaction a imposé d’aller plus loin : il fallait que je comprenne pour mieux transmettre ce que cette personne désirait vous faire parvenir. J’ai donc parcouru mon propre chemin de découverte en travaillant personnellement pour tout vérifier et progresser selon ce que je recevais.

« En juin, voici deux ans, je vous ai contacté prête à tout vous livrer (je vous ai demandé alors une demi-heure, même dans un lieu public !), vous refusez. Mon contact paraît désespéré, et en conséquence je lui propose même de donner cela à un de vos frères pour qu’au moins « cela reste dans la famille », mais c’est pour vous, et je comprends à quel point quand il m'a fait le don de la révélation qu’il vous destinait plutôt que d’abandonner.

Là, il s’énerve un peu :

- Je ne comprends rien. J'aime que les choses soient claires et non parler par énigmes. Et j'ai une femme que j'adore.

- Moi aussi j'aime mon mari, lui dis-je.

Et je pense sans le dire, puisque je le lui avais déjà écrit, que je sais même avec certitude grâce à cette histoire que Georges est « l’homme de ma vie ». Je sens que c’est inutile d’en parler encore…, il suit son idée sans rien vouloir admettre d’autre, c’est sûrement une manière pour lui de se protéger.

Il poursuit :

- Vous avez votre travail et vos trois enfants. J'ai pour ma part changé de travail, je suis maintenant en banque et j’ai un adorable bébé.

- Félicitations, dis-je sincèrement, je suis contente pour vous.

Et je revois ce songe où je voyais une jeune femme avec un petit garçon. Je lui demanderais bien si c’est effectivement un garçon mais je n’ai pas le droit de perdre le fil en étant curieuse, seule la « mission » compte. Je retrouve plus fort que jamais ces sensations de même longueur d’onde, je perçois tellement son état d’esprit que j’ai vraiment envie qu’il parte, tout comme lui le désire. Je me raccroche à mes notes pour faire ce que j’ai promis, aussi difficile que ce soit pour moi.

- Je vous demande de m’écouter, car c’est important pour vous, et je vous assure que je ne vous reverrai plus jamais ensuite si c’est ce que vous voulez.

Il se calme et fait un effort.

- Cette personne qui vous a soi-disant contactée, qui est-ce ?

Je sens le sol se dérober sous mes pieds, mais je finis par dire ou plutôt bredouiller :

- Votre père...

- Quoi ? Mon père ? Mais que dites-vous là ? C'est insensé.

Bien sûr, cela n’arrange pas son état d’esprit, je dois pourtant continuer.

- Je comprends bien votre réaction. Si les rôles étaient inversés, j’aurais pris pour un fou celui qui m’aurait parlé ainsi. Mais je dois vous dire que vous pouvez avoir accès à certaines informations que votre père veut vous faire parvenir. Cependant, vous êtes totalement libre de refuser, moi je n’ai pas eu le choix. C’était cela ou probablement la folie.

Gênée par des gens qui viennent manger leur sandwich, j’abrège. Je ne peux pas lui donner la première « clé » concernant le cinq, j’ai pourtant tout ce qu’il faut. Je m’adapte rapidement à cette situation qui finalement m’arrange bien, il n’avait qu’à me « recevoir » convenablement !

- Tenez, c'est pour vous, dis-je en lui tendant l’enveloppe que j’avais prévue, vous pourrez le lire tout seul si vous le désirez. Et soyez-en sûr, j'aurais préféré ne jamais avoir à faire cela. Je sais, cette histoire est comme vous dites... insensée. Pourtant, jamais ma vie n'a eu un sens aussi fort que depuis que je la vis. Peut-être qu'un jour vous comprendrez et y verrez-vous aussi un sens.

Je lui remets donc mes notes rédigées et quelques documents : un résumé de certains aspects de la psychologie des profondeurs et un extrait du livre de Lazslo, ce scientifique de renom exprimant avec des termes simples, sur le plan de la physique quantique, les réalités de mon vécu par rapport à son père. J’y ai ajouté une explication des symboles en tant que langage archaïque de l’inconscient et je lui donne aussi la liste des éléments symboliques qui peuvent lui permettre de progresser seul, en suivant leurs indications tout comme j’ai à le faire.

Pour conclure notre entretien, après qu’il ait accepté la grande enveloppe contenant tous les documents, je lui dis : « Je ne me manifesterais plus si vous ne demandez rien, et je vous remercie de m’avoir aujourd’hui permis de tenir cette part de ma promesse. Et bonne chance à vous de toute façon. »

Comme apaisé, il me serre alors la main en me disant gentiment « Merci ». Voyant de nouveau sa chemise constellée de gouttelettes de vin, je ressens une grande joie et un pressentiment aussi fort que celui qui m’avait informée autrefois d’un danger, me dit « il est sauvé ». De quoi ? Que dois-je comprendre ?

 

Au retour, je suis soulagée d’avoir enfin trouvé le courage d’accomplir cette tâche jusqu’au bout. Je n’ai jamais rien vécu d’aussi difficile même si je dis merci pour tout ce que j’ai obtenu grâce à ce parcours accompli pour lui. J’entends alors dans la rue une personne dire : « Tu es contente que ce soit fini ! ». C’est comme si c’était pour moi, et je ris ! Je me demande quel est le sens de ce que je viens de faire. Bien que je me sente totalement en accord et en correspondance avec l’autre dimension du monde qui se manifeste ainsi pour agir en faveur de Mandro, j’ai besoin d’un signe pour me rassurer concrètement. Je me rends dans une librairie et j’ouvre un livre au hasard pour une réponse éventuelle. Le narrateur dit qu’il n’aurait jamais imaginé rencontrer un être qui aille aussi loin dans sa relation avec un autre, par amour pour Dieu. Je suis émue aux larmes, je ne pouvais rêver mieux, c’est presque du « sur mesure ».

En voiture, je me demande ce qu’il en est pour Mandro par rapport à cette « mission voulue par son père ». J’entends alors une émouvante chanson qui parle de l’amour au-delà de la mort et de la nécessité pour celui qui est encore vivant de penser à cet amour pour briser la malédiction de la séparation par la mort. L’Amour plus fort que la mort ! Quel cadeau ! Tout cela, c’est pile poil ! Intérieur, extérieur en correspondance.

Après cette épreuve, j’attends la révélation du huit ou des indications sur le symbole du six. Selon mes guides, elles sont liées au franchissement de cette étape. Je suis plus que jamais attentive, « à l’écoute ».

 

 

 

4 

 

Jeudi 19 Mai 2001, fête des Yves qui signifie, « if », l’arbre toujours vert. Mais selon la Lore ou Lorre, la tradition, sa racine indo-européenne signifie « comme l’éternité ».

Quelques jours après ma rencontre avec Mandro, je vais voir Alicia et lui fais le récit des derniers événements. Elle est visiblement émue et je suis au bord des larmes, à la fois soulagée que ce soit fait et triste de n’avoir pu mieux faire.

- Tu as été très courageuse, me dit-elle.

- Je n'avais pas le choix.

- Je sais, dit Alicia compatissante. Tu as fait ce que tu pouvais.

 Je sors le double des notes remises à Mandro et les tends à mon amie. Alicia lit à voix haute et j’essaie de me mettre à la place de Mandro :

« J’ai vu le But et la possible Réalisation de votre potentiel. J’ai eu la vue d’ensemble du chemin. J’ai été guidée sur mon propre chemin mais je suis une femme ordinaire, sans « pouvoir ». J’ai reçu pour vous les clés symboliques personnelles, (« pour celui qui connaît les symboles, le chemin est facile ») , ces clés ouvrent les portes de passage des différents stades de la Voie qui vous est proposée et si vous acceptez de les recevoir, vous parcourrez le chemin et trouverez chaque porte seul. Si vous sollicitez mon aide, je ne pourrais que confirmer la voie indiquée et éclairer les symboles qui resteraient obscurs, dans la mesure de ce que j’ai pu apprendre et comprendre.

« Selon ce qui m’est apparu, le nécessaire aurait été fait pour que vous ayez le moins possible besoin de mon aide une fois que vous aurez compris et serez sur la bonne longueur d’onde.

« Pour moi, vous comprendrez que je ne demande rien a priori, je suis au service de ceux qui me sont désignés sans rien attendre d’eux et en ce qui vous concerne, j’ai déjà reçu au-delà de l’imaginable. J’ai fait de mon mieux pour accomplir la part directe de mon engagement. Pour le reste cela dépend de vous, le respect de votre liberté étant plus important pour moi que l’accomplissement de cette mission qui pourtant m’engage totalement.

- Il ne va pas comprendre grand-chose, n'est-ce pas ? dis-je.

- C'est probable, répond Alicia. Enfin je ne sais pas. Il peut comprendre l'essentiel, que tu as voulu l'aider, que tu ne pouvais pas faire autrement et que la balle est dans son camp maintenant...

- Tu as raison. Et désormais, je peux me reposer, ma mission est accomplie. Enfin !

- Je suis curieuse quand même, ajoute Alicia. Que veux-tu dire, Estelle, avec les derniers mots de ta lettre « t’engager totalement » ?

Je baisse la voix pour lui répondre :

- Je sais que ma vie est totalement déterminée par cette mission et que si je ne la réalise pas en le contactant selon les consignes que je reçois, mon état de santé s’aggrave. Je me garde pourtant de lui dire afin de le laisser totalement libre de son choix sans l’effrayer ni l’influencer par les éventuelles conséquences de sa décision sur moi, que j’ignore de toutes façons et que j’accepte par avance.

- Je comprends mieux, merci. Je trouve cela tout à ton honneur, c'est une grande marque de respect et de délicatesse, et c’est même émouvant.

- Et moi je te remercie pour ton attitude envers moi et mon histoire frappadingue.

- Ça !... confirme Alicia.

Nous rions de concert. Retrouvant son sérieux, Alicia dit :

- Qu’attends-tu de Mandro maintenant ?

- Je n’attends rien pour moi et je sais que par moi-même, je suis impuissante. Pour lui, je suis devenue transparente à ce qui me relie au Maître suprême. Désormais, il a reçu suffisamment de traces de lumière pour qu’il fasse librement son choix en connaissance de cause. Cette mission étant accomplie, il est libre et quoiqu’il m’arrive, je ne me manifesterai plus.

J’espère maintenant être libre par rapport à lui, même si j’accepte de répondre à son éventuelle sollicitation. Quoiqu’il décide, je dois poursuivre la Mission et découvrir, seule s’il le faut, le trésor concret que j’entrevois maintenant. Ce trésor me semble être la trace matérielle du trésor « d’en Haut » dont j’avais eu la vision sans pouvoir la comprendre ni la formuler. C’est une tâche sublime et cependant écrasante que j’aurais aimé mener avec un autre humain. Tant pis ! Tel est mon destin, je me laisse guider, que la volonté du Très-Haut soit faite et non la mienne.

- Ta mission envers Mandro est donc finie ? dit Alicia, comme incrédule.

Je réponds vivement :

- Je l’espère, j’ai fait le point en ce sens, en songe. Le maître doyen du groupe m’a dit que j’ai accompli le nécessaire, il m’a invité à les rejoindre et m’a offert la place libre à leur table. Jil, le Maître des lumières était là, il souriait et approuvait. Nous avons joint les mains, une boule de lumière s’est élevée, surmontée d’une forme en demi-cercle.

« Une matière impalpable dorée s’en est échappée et s’est répandue sur nous. Puis, je me suis rendue au pays d’Harmonie où j’ai rencontré le Maître suprême. Lui aussi m’a dit que j’ai fait ce qu’il fallait et que c’était fini. Je lui ai répondu que cela n’avait pas de sens si j’avais fait tout cela sans obtenir le résultat prévu pour Mandro. Il s’est contenté de sourire.

Alicia insiste :

- Comment comprends-tu tout cela ?

- Mes guides me disent qu’en fait, je viens de passer l’épreuve d’Amour. Ils s’occupent de Mandro pour qu’il progresse. Je dois cesser de m’en préoccuper et faire confiance. Le Maître des lumières a, semble-t-il grâce à l’accomplissement de la mission envers Mandro, changé de niveau, récupéré ses pouvoirs. Et surtout Mandro, grâce aux changements de ses choix de vie pour lesquels j’aurais été utilisée, serait sauvé de ce qui le menaçait.

« Si ce n’est pas très clair pour moi, le principal est que j’ai accompli cette part de ma mission et qu’ainsi il soit sur la bonne voie. Après tout qu’importe si je ne sais pas à quel danger il a échappé ni comment j’ai été utilisée à son profit.

- Et tu es prête à découvrir les mystères liés à cette histoire, remarque Alicia.

- Oui, c'est vrai, je me sens assurée et prête, mais j’aimerai un peu de répit !

- Des vacances spirituelles, ajoute malicieusement Alicia.

 

Samedi 20 Mai 2001, fête des Bernardin qui signifie « ours fort ». Saint Bernardin au XV° siècle est noble et orphelin. Élevé par son oncle, il est doué pour les études et très pieux.

Remarqué à vingt ans lors d’une épidémie de peste à Sienne, il dirige l’hôpital. Lorsqu’il devient prêtre il est chargé de la prédication avec un grand succès.

Aujourd’hui c’est « porte ouverte » pour les proches lors de la séance Reiki. Georges ne souhaite pas venir, seul Vladimir veut essayer. Nous sommes peu nombreux, avec trois enfants et l’épouse d’un des membres du groupe. Brigitte s’occupe des enfants et nous réalisons nos exercices habituels de réception, émission d’énergie. A la fin, Sylvie s’approche de moi et me dit « tu n’es pas seule, j’ai senti des présences puissantes à tes côtés ». Très surprise, je ne réponds pas, je n’avais rien ressenti de particulier. Elle ajoute : « aies confiance, tu es protégée ».

Vladimir a apprécié de m’avoir accompagnée pour découvrir les pratiques, cependant il n’a pas souhaité poursuivre. Georges a regretté de ne pas être venu, en fin de compte il a fait la sieste tout l’après-midi. C’est qu’il en avait besoin !

 

Mercredi 23 Mai 2001, Nouvelle Lune. Fête des Didier qui signifie « désiré ». Saint Didier est un martyr du V° siècle, exécuté par le roi des Vandales.

Une semaine après la rencontre avec Mandro je me sens un peu triste, car lors de cette courte entrevue, j'ai clairement perçu ce qu'il pensait de moi et son incompréhension.

En songe, j'offre au Maître suprême mon cœur gonflé d’amour. Il s’ouvre et une nuée de colombes s’envole. Elles vont se poser sur les bras, les épaules et la tête du Maître suprême dessinant une croix surmontée d’un cercle semblable à une représentation vibrante d’énergie de la croix égyptienne, le signe de vie, l’Ankh. Je renonce alors à partager avec Mandro le secret qui le concerne. Je resterai seule avec ce mystère et en assumerai toutes les conséquences.  

Aussitôt, cette résolution prise, je me retrouve au sommet d’une pyramide pour une rencontre fabuleuse, dans l’Amour éternel au-delà de toute limite espace-temps. D’un côté, je vois Mandro avec à sa gauche le Maître suprême, à sa droite le Bien-aimé et derrière lui Adon, l’archange de lumière. Je fais face à Mandro avec à ma droite la compagne du Maître suprême, à ma gauche la Bien-aimée et lorsque je me retourne, Mère est derrière moi.

 

Soudain, je me souviens avoir été fascinée par la broche d’une personne rencontrée voici quelques jours. Elle était composée de deux losanges entrelacés. En un éclair, je crois comprendre cette énigme : quatre plus quatre font huit, c’est la représentation de la rencontre d’amour suprême, la quaternité d’amour, « En bas est le reflet d’en haut ». Je sais que c’est fini maintenant, je ne renie rien de tout ce que j’ai ressenti et vécu, je n’ai plus de manque, je n’ai ni regret ni remords. Ce que j’ai fait devait être fait même si l’objectif m’échappe puisque selon les apparences, c’est un échec lamentable. Certes, j’ai eu l’intuition qu’il était maintenant « sauvé », mais j’aimerais savoir de quoi concrètement. Pourtant lors de mes précédentes missions, je n’ai jamais cherché à savoir ce que les personnes faisaient du message transmis, je ne suis qu’une médiatrice.

Peut-être que pour lui l’important est qu’il soit « sauvé » et guidé sur une voie lui convenant mieux, même si c’est à son insu. Tant mieux si j’y ai contribué, tant pis si j’ai été ridicule et trop perturbée pour avoir le recul nécessaire ! Je n’ai pas pu faire autrement et je crois toujours à une réalité autre qui se manifeste dans cette histoire. J’aime d’un amour sans limites. Qui ? Depuis notre dernière rencontre, je me suis interrogée. Qui est Mandro pour moi ? Qui m’attire et suscite cet amour au-delà de son apparence ? Mon « animus » ? Un songe m’a donné la réponse et c’est finalement toujours la même. Je vois derrière son visage celui du Maître suprême et au cœur de son être, la pleine réalisation du potentiel d’Homme-étoile. Mais quand je suis près de lui, je me calibre naturellement sur lui sans même m’en rendre compte si je ne lutte pas pour garder mes propres pensées. Bien que ce soit fascinant, ce n’est pas plaisant et c’est probablement pour cette raison que je ne peux pas l’aider davantage.

Je suis trop faible face à lui, je serais trop influencée pour avoir la maîtrise nécessaire au maintien de l’objectif. Je serais sous sa dépendance et il est de la race des implacables. C’était réellement une mission impossible pour moi, je ne suis pas la personne capable de lui transmettre ce que j’ai reçu. Je comprends aussi que le long combat mené jusque-là justifie pleinement ce que j’ai obtenu. Je ne l’ai pas eu à sa place, je n’ai pas usurpé ce qui m’a été révélé. Et si j’ai été aidée, ce n’était pas seulement pour accomplir ma mission envers lui, c’était pour que j’y accède moi aussi.

De plus je suis aidée concrètement. J’ai vérifié les cartes de Toulouse et sa région, j’y ai vu effectivement ce que m’a expliqué Emmanuel, c’est évident maintenant ! Le Y, l’octogone et le pentagone qui pointe vers le sud y figurent bien. Le danger semble effectivement au sud, mais pour la date éventuelle et le symbole des allumettes en étoile à huit branches qui y serait associé, cela reste un mystère. L’essentiel est que Mandro soit « sauvé ».

Par ailleurs Emmanuel m’a appris que selon la Tradition, l’étoile à cinq branches représentait Sirius, elle-même représentant Isis, la grande Déesse d’Égypte autrefois adorée en Gaule romanisée. L’étoile à huit branches était parfois associée à Vénus, autrement appelée Lucifer, c’est-à-dire « porteur de lumière » en latin, sous sa forme d’étoile du matin, médiatrice entre la nuit et le jour. Mais Vénus pouvait aussi être représentée par l’étoile à cinq branches. Le culte d’Isis a été réactualisé dans le culte de la Vierge Marie et celui de Vénus diabolisé, le Porteur de lumière est devenu Lucifer-Satan.

 

Voici quelques mois, en avril, j’avais entendu : « Poursuis la voie du huit... » et aussi de « passer du cinq au huit ». Mais je recevais un avertissement : « Pour passer du cinq au huit il faut te confier au Très-Haut, sinon tu es en danger, car la nature humaine est faible ». Et quand je demandais pourquoi, mon guide répondait : « parce que cinq plus huit font treize ! ». Quand je lui raconte cela, Emmanuel me dit que selon la tradition hébraïque, le treize est le chiffre de l’Amour et que lorsque deux personnes se rencontrent avec amour, deux fois treize donne vingt-six, le chiffre de Dieu. C’est l’enseignement de ce qu’il appelle la Kabbale hébraïque. Je ne comprends pas encore tout, mais je suis sur la piste ! Emmanuel m’a donné la clé ou du moins un élément primordial pour trouver la clé, je le remercie chaleureusement.

Au sommet de la Pyramide de lumière j’ai vu l’Homme-étoile, modèle qu’il faut « épouser » pour devenir étoile. Il est porte de Lumière, androgyne réalisé, et se fondre en lui c’est passer dans une autre dimension de formes subtiles. Je me centre dans l’axe de l’étoile, cela unifie tous mes besoins et désirs, les rassemble au niveau supérieur de la pyramide. L’Énergie de sa Lumière peut alors passer au centre et agir pour me réorienter vers ma vocation de Réalisation.

 

A la Renaissance, des « savants » travaillaient sur une figure symbolique de l’Univers. L’homme qui s’en imprégnait avait ainsi le moyen d’unifier le chaos de ses mouvements d’âme, ses impressions intérieures. C’était une forme de mandala, protégeant l’âme de la dispersion ou des influences « dissolvantes ». Lorsque la personnalité par ce moyen était unifiée, ils observaient des phénomènes synchronistiques auxquels ils attribuaient une valeur magique.

De même l’Alchimie élaborée depuis l’Antiquité affirmait que le but de l’œuvre était de concevoir l’Ordre céleste dans sa rotation perpétuelle par analogie avec les mystères de l’âme.  Celui qui avait établi une relation avec l’étoile était en fait celui qui avait rendu conscient le principe de Vie commun au Macrocosme et au Microcosme. Le travail de toute une vie !

 

Dimanche 3 Juin 2001, fête de Pentecôte commémorant le jour où le Saint-Esprit est descendu sur les apôtres et les a inspirés pour accomplir leur mission et leur destin.

Je me sens mal, très triste, douloureuse. Je n’ai plus aucune certitude. Je veux pourtant toujours aimer, servir, continuer la voie d’évolution spirituelle sur laquelle cette histoire m’a propulsée. Un songe me confirme que cet amour pour Mandro est pour moi le lien avec la Source. Bien sûr, je renonce à toute relation avec lui, je sais maintenant que j'en suis incapable, car abandonnée à mes pauvres forces, je me sens très faible. Je mesure d’autant plus l’impact de la force supérieure s’exprimant en moi. Ce que j'ai fait me ressemble bien peu et témoigne d’une sagesse dont j'étais ignorante jusqu’à ce qu’elle me soit révélée. Je n’ai pas inventé cette histoire, je n’ai pas été aveuglée par des sentiments égoïstes. J'ai servi la Voie et j'éprouve cette vérité au plus profond de mon être comme si ma vie en dépendait.

Toujours à « l’écoute », en repensant à notre dernière rencontre, « j'entends » ce que Mandro m'a dit : « Vous vous ennuyez chez vous ». Bien que cela me semble injuste et faux dans un premier temps, je fais l’effort de suivre les recommandations de mes guides en cherchant la définition de l’ennui. Selon l’étymologie d’origine, cela signifie « être objet de haine ». Avant Mandro, étais-je dans la haine ? Toujours est-il que pour moi, il y avait les bons, les mauvais, le bien, le mal. Mandro a peut-être raison d’une certaine manière, puisque grâce à lui, j'éprouve l’amour sans condition qui me révèle la Voie vers une plus haute spiritualité et me débarrasse de mes limites égoïstes (de mon ego) en les remplaçant progressivement, malgré des moments plus difficiles, par la paix de l’âme.

En songe, je vois mon corps en croix de lumière (en quatre). Lorsqu’une deuxième croix s’y superpose formant huit branches au total, je me transforme en femme-étoile à cinq branches. La voie du Huit !

 

 Mi-juin 2001, je vis une nouvelle sérénité malgré un quotidien devenu plus difficile. Maintenant, j’ai de longues périodes sans penser à Mandro, je me sens dans l’axe de ma vie, libérée d’avoir accompli cette part concrète de la mission. Et quand je pense à lui, un amour immense et une gratitude joyeuse m’envahissent comme sans lien direct avec lui, comme une réserve énorme toujours présente à laquelle j'accéderais par son intermédiaire. Dans ma vie quotidienne, c’est pourtant plus « lourd » qu’avant, lorsque le Maître des lumières était à mes côtés. J'ai des petits malaises, des moments de grosse fatigue, des ennuis de toutes sortes. Mais je ne vis plus de « hauts » vertigineux aux retombées difficiles ni ces « bas » de doute, de manques désespérants. Je découvre une vie humaine ordinaire tout en conservant les avantages de l’accès à une autre dimension où tout prend sens.

 

Samedi 14 Juillet 2001, Fête nationale

Je fais un rêve dont je sors émerveillée. Une longue marche me conduit jusqu’à une petite chapelle isolée dont la porte est entr’ouverte. L’intérieur est sombre, un homme en robe de bure grise à capuchon lui recouvrant la tête replie des volets intérieurs placés devant les vitraux. Cinq rayons lumineux convergent alors vers le centre de la chapelle juste devant moi. Je distingue dans cette lumière une vasque où bouillonne un liquide doré, je m’agenouille. L’homme en robe de bure vient devant moi. C’est le Maître des Lumières.

- C’est bien, tu es venue, dit-il avant de disparaître. 

Il cède la place au Maître suprême qui me propose sa bénédiction et me trace un signe sur le front, la bouche et le cœur avant de dessiner un grand signe de croix sur l’ensemble de mon corps. Je ressens physiquement la verticale déterminant l’axe relié au ciel et l’horizontale ancrée dans la matière pour m’animer. Il m’invite à entrer dans la lumière avec lui.

Paix absolue, Amour infini.

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  • Roman d'aventure intérieure. Estelle, médecin, se trouve plongée dans une autre dimension et conduite pour sauver un homme (le fils d'un père défunt qui l'a contacté) à apprendre à Aimer et à léguer un trésor occidental méconnu. Roman illustré par Estelle.
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