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Le Trésor des Laures
28 janvier 2022

2002, Chapitres 1 et 2, Tome 2

2002

 

1

  

Jeudi 17 Janvier 2002

Je viens de vivre un moment incroyable ! Dès que possible, je téléphone à Alicia et après une conversation banale, je lui raconte ma dernière surprise :

- Tu sais, il y a quelques mois quand j’avais accepté, après la « libération » du père de Mandro, de continuer à intercéder pour lui selon les dernières recommandations de mes guides, j’avais demandé une faveur. Je souhaitais être prévenue d’une manière ou d’une autre de l’évolution de l’état de santé de sa mère. J’avais en effet un mauvais pressentiment depuis quelques mois, cela m’avait même poussée à prendre de ses nouvelles fin novembre. Objectivement son état était stable et d’après mes guides, je ne pouvais rien faire pour elle, ils ne m’avaient d’ailleurs rien donné de nouveau à lui transmettre.

- Tu veux dire un message pour elle ? me demande Alicia.

- J’avais en effet reçu un message énigmatique concernant son état de santé. Je devais passer par Mandro et ne pas chercher à le lui donner directement. A l’époque j’avais l’impression que seul Mandro intéressait son père. Et ces derniers jours, le lien avec lui était activé, mais il ne me procurait pas un sentiment de plénitude, plutôt une vague tristesse. Or dans le cadre de mon travail, je suis passé voir un couple connaissant bien la famille de Mandro. Ils avaient assisté à l’enterrement de sa maman la veille et il a bien un petit garçon dont la maman a un prénom qui signifie « reine ». Je n’ai pas demandé le prénom de l’enfant.

Une fois passé le choc de la nouvelle, je constate une fois de plus la justesse de mes songes et communications. Et puis, parce que je n’ai plus une vision désespérante de la mort, je suis contente que sa maman ait eu le plaisir de le voir fonder une famille à son tour avant de partir pour l’Autre Monde, c’était très important pour elle selon Jil. J’ai terriblement envie de prendre contact avec Mandro pour lui offrir mes condoléances, l’aider à surmonter ce deuil, cependant je ne veux pas prendre d’initiative personnelle mal venue, je vais d’abord prendre conseil de mes guides.

- Dis-moi Estelle, dit Alicia d’un ton grave, cette histoire de « lien » ressenti comme un écho de la vie de Mandro m’intrigue. Je sais qu’il ne s’agit pas de ta part d’un amour banal possessif ou séducteur, tu sembles toujours guidée par quelque chose de supérieur qui t’a fait même parfois agir contre tes sentiments apparents, tes intuitions personnelles ou ton bon sens commun. Et Emmanuel me l’a confirmé. Pourtant votre relation semble maintenant terminée, d’autant que tu ne recherches pas le contact avec Mandro (tu refuses même de saisir cette ultime occasion). Lors de tes « interventions » précédentes concernant les personnes dont tu m’avais parlé, tu t'étais sentie « détachée » d’elles dès que le danger s’en était écarté et que tu avais accompli ta mission. Parviens-tu de même à te détacher de Mandro?

Je perçois son attente en tant qu’amie et son inquiétude de psychologue dans cette interrogation. Je réponds amusée :

- Bonne question, Alicia ! C’est ce que je souhaite, mais j’obéis… En tout cas, tu le sauras le moment venu.

 

Jeudi 24 Janvier 2002, fête de François qui signifie « homme libre » tout comme « français ».

Mes guides m'ont conseillé de ne pas me manifester non plus auprès de la famille de Mandro. Malgré mon désir de partager leur chagrin face à la perte de leur maman encore jeune mais déjà si durement éprouvée, j'ai docilement renoncé. Je prie en silence comme à mon habitude pour chacun d’entre eux et en particulier pour Mandro.

Je comprends maintenant la portée du message reçu pour cette femme. Il donnait sens aux terribles épreuves de sa vie et annonçait sa fin prochaine.

Je comprends aussi la sagesse de mes guides : aucun humain resté dans la vision ordinaire de la vie ne peut accepter un tel message. Seul Mandro, s’il avait acquis cette dimension aurait pu aider sa maman à progresser dans ce sens.

 

Samedi 23 Février 2002, fête des Lazare qui signifie « Dieu m’a aidé ». Saint Lazare au I° siècle est le frère de Marthe et Marie de Béthanie, disciples de Jésus. Lorsque Lazare meurt, Jésus le ressuscite.

Toute la journée d’hier j'ai entendu ce « lien qui chante » pour Mandro, sensation fabuleuse d’une vibration qui part du plexus solaire pour la relier à mon frère d’âme. J'avais demandé à en être délivrée, mais finalement je suis heureuse de le retrouver comme un geste de tendresse, un signe de fraternité.

Qui a besoin de l’autre ? Je l’ai vu en rêve si malheureux ! Ma certitude que nous soyons liés pour un objectif commun est claire, pourtant s’il venait aujourd’hui en me proposant de le suivre, je refuserais, ce n’est pas notre destin. Je l’aime en frère, de l’amour Agapé, celui qui donne tout ­— même ce qu’il croyait ne pas avoir — sans rien demander en retour, celui qui espère toujours même si cela paraît absurde. Cet amour me dépouille de mes certitudes préalables et me convie toujours plus profondément à la communion des âmes.

Et grâce à cette force m’unissant à l’autre, aux autres, au-delà des apparences, je renoue avec la racine énergétique érotique, donc vitale de ma vie. Est-ce que cela va améliorer ma santé? Selon mes guides, il faut aussi que je reprenne une fois de plus mon travail d’écriture apparemment inutile mais toujours « indispensable ». Hélas pour l’instant je n'y arrive pas.

Qu’importe. Aujourd’hui, je suis émerveillée puisqu’en adéquation avec mes sensations, Mandro a téléphoné et discuté avec Georges! Ainsi après avoir perçu le lien qui nous relie et l’avoir vainement cherché dans mon environnement (l’apercevoir aurait pourtant suffi à me combler), voilà qu’il nous a contacté. Cette correspondance entre mes sensations et la réalité me réconforte. Ce n’était pas une illusion, il a formé le projet de nous joindre et le lien s’est aussitôt réactivé. Cela m’étonne encore après tout ce que j'ai connu de sensations et de phénomènes étranges ou inexplicables.

Quoiqu’il m’en coûte, je suis condamnée au silence par la promesse que je lui ai faite, aussi j’ai résisté de toutes mes forces et je n’ai pas décroché sur un autre poste, ce qui m'aurait permis de me mêler à la conversation. Mon renoncement a été difficile, mais seule compte la mission.

Mais au fait, pourquoi nous a-t-il appelés ? Il a changé de travail, il a certes une grande conscience professionnelle, mais quel est son intérêt ? Quelle force l’a poussé à reprendre contact ? Est-ce la même qui a déclenché en moi la sensation du « lien » pourtant disparue depuis quelques temps ? Mystère manifesté dans les profondeurs de l’être et auquel nul ne peut apporter de réponse, pas même Mandro ! Je prie pour être guidée et reconnais ne rien savoir, n’être rien sans le Maître suprême auquel ma vie appartient. Je me soumets à ce qui me saisit et me porte, je ne sais où. Que l’inaccompli s’accomplisse.

Un peu plus tard, en repensant à cet épisode, une fois de plus sans l’avoir encore repéré, je me dis que j’ai probablement reçu un message par son intermédiaire lors de son dernier appel. Je laisse mon attention flotter. Que nous a-t-il donné comme information ? Que dois-je comprendre ?

Soudain, comme en état second je me souviens du nom de la société qui l’emploie maintenant. Quelques recherches rapides sur la valeur des lettres composant ce nouveau nom me mènent au résultat. Et son logo est sous le signe du six, signe du chemin de la « juste place » pour Mandro selon Jil. « Dans le nom à côté de son nom tu sauras...» avait dit son père. Cela se vérifierait encore?

Je perçois un tableau fantastique, bien que compliqué et hermétique pour le commun des mortels : l’Homme est langage, l’homme est Verbe et son devenir est son Nom. Je ressens cette vibration intime qui m’a sculptée, transformée en instrument apte à exprimer une des résonances de l’harmonie universelle. Est-ce ainsi que l’Homme entre dans la dimension du Verbe ?

Selon, entre autres, Annick de Souzenelle, la tradition hindoue parle du son primordial, le A U M enfermé dans la conque shanka. Celle-ci ressemble à l’oreille dans sa partie interne : la cochlée, elle-même associée au labyrinthe. A U M est chanté comme le son primordial et éternel selon des schémas de résonance à différents niveaux dans la boîte crânienne. La dernière vibration mobiliserait la partie la plus archaïque du cerveau, le rhinencéphale, favorisant l’éveil du Verbe divin dans l’Homme.

Les chinois désignent la tête comme l’ultime lieu d’évolution, là où l’Homme unifié rejoint le divin. Et cet être nouveau, « accouché » par la tête, est le Tao pour les Chinois, Pallas Athéna pour les grecs, Yahvé pour les hébreux.

J'en suis sûre, Mandro a choisi la bonne voie professionnelle, celle dont le message était : « connais la Loi ». L’autre voie « hors de Dieu » dans sa société liée à Toulouse l’exposait au danger qu’il avait évité juste à temps. Et à chacun sa Voie du Six. Lui pour son activité professionnelle, moi sur le plan spirituel, en route vers le Huit, l’Escarboucle mythique, l’étoile à huit rais des Templiers faite de la superposition des deux croix : + x ?

Tout me confirme la valeur de ce que j'ai reçu, de ce que j'ai vécu (livres, rencontres). J'ai beaucoup de gratitude envers Jil, sans qui je n’aurais jamais franchi le pas et pour mes guides qui m’ont protégée contre tous ces risques que je ne soupçonnais pas lors de mon engagement dans cette aventure. Je mesure aussi le chemin qui me reste encore à parcourir sur la voie spirituelle en me demandant si j'aurais les qualités nécessaires pour vivre les étapes de sa progression.

Mes recherches sur la Croix à double traverse de Lorraine via la Croix d’Anjou ramenée de Jérusalem me conduisent sur une piste solaire. En fait cette croix était connue dès la Préhistoire, elle aurait représenté le trajet du soleil au cours de l’année selon sa hauteur dans le ciel. La petite traverse symbolise le Solstice d’hiver, la grande symbolise le solstice d’été.

La croix de Lorraine serait la « clé dans la lumière », mais pour quelle serrure ?

 

Avril 2002

Georges a craqué ! Il en avait marre de me prêter son ordi, pourtant peu de temps et occasionnellement ! Il me laisse son portable et s’est acheté un modèle plus puissant. C’est un nouveau monde, celui d’internet, qui s’offre à moi et facilite mes recherches pour vérifier les informations que je reçois de mes guides. 

Malheureusement ma correspondance avec Emmanuel va s’espacer, il change de vie. Après son départ en retraite, le décès de sa femme malade depuis quelques années, il vend sa maison et cherche un refuge isolé propice à ses études personnelles. Il a fondé une association avec quelques amis pour retrouver les connaissances ancestrales, en particulier astronomiques, sous les récits des contes, légendes et mythes, occidentaux en priorité. Il ne veut plus s’occuper des affaires du monde, de l’actualité à laquelle il a pourtant consacré sa vie professionnelle. Depuis l’accident de Toulouse qui est pour lui un attentat, succédant à celui des Tours jumelles de New York en septembre 2001, il est écœuré. Il sait beaucoup de choses qu’il n’a pas le droit de dire, la France ayant fait le choix de considérer qu’il n’y a pas de « problème d’islamisme radical » sur son territoire.

Il pourrait écrire un livre pour révéler le dessous des cartes, mais d’autres le font ou le feront. Il a son propre « chemin » de vie et malgré son chagrin, son deuil récent, il me dit que pour lui aussi, « au-delà des apparences qui sont difficiles à vivre pour l’instant, les conditions de sa vie lui sont données » pour accomplir sa « mission ». Il se trahirait s’il ne le faisait pas. 

Je dois donc renoncer à ce compagnonnage si déterminant pour moi ces derniers temps. Il me recommande de poursuivre mon chemin, il a confiance en moi, j’ai aussi beaucoup de travail à accomplir pour bâtir un pont entre ce que je reçois et ce que je dois transmettre de façon plus compréhensible. A chacun notre voie, il se voit comme un Petit Poucet (une des étoiles de la Grande Ourse selon lui) semant des cailloux lumineux. Je dois moi aussi laisser des « traces de lumière » selon ce que je peux. Et il m’assure que je ne serai pas seule humainement sur ce chemin. Je dois travailler selon mes propres forces et un jour viendra « celui qui fera sortir la parole du puits »…

Serait-il branché lui aussi sur la dimension « au-delà de l’espace et du temps » ?

A la fin des congés de Printemps, je fais un nouveau stage de Reiki pour passer le troisième degré, les rituels sont de plus en plus puissants. Je ne peux pas dire que je me sente mieux pour autant. Je demande à Brigitte son avis sur mon évolution, sans vraiment lui parler de ma santé. Elle me dit qu’elle ressent juste de grandes capacités en moi et qu’elle me verrait bien enseigner à mon tour… Je la vois émue et je perçois son désir de filiation envers moi. Je ne dis rien, on verra bien.

 

2

  

Mai 2002

Une sorte d’inertie pesante me retient toujours de rédiger mon manuscrit. Je voudrais ne pas bouger afin de maintenir la merveilleuse harmonie à laquelle je suis parvenue. Lucidité ou lâcheté ?

Mon corps s’exprime : je suis toujours enrhumée. Tandis que je ne pleure plus grâce à la stabilité émotionnelle acquise depuis ma découverte de l’élément central du puzzle, mon « Symbole suprême », mon nez ressemble souvent à une fontaine. Qu’est-ce qui pleure au fond de moi ? Je pleure mon impuissance devant la tâche à accomplir, d’autant que je ne la comprends toujours pas clairement ? Je pleure mon échec à établir un véritable échange avec Mandro ?

J'ai beaucoup moins d’intuition qu’avant cette aventure bien que je me sente toujours soutenue, protégée dans ma vie quotidienne. Je n’ai plus de guide au sens directif du terme et je tourne en rond sur cette question : que dois-je faire ? Ne pas m’y attacher et ne rien dire comme j'en éprouve le désir ? Je me rends compte que c’est impossible, ce serait de la lâcheté et le reniement de ce qui m'a été confié ou de ce que je suis devenue en vivant ces expériences.

Dois-je m’atteler à l’écriture ? Cela devient en effet un impératif incontournable mais comment et pour qui, dans quel but et sous quelle forme ? Ma seule certitude à ce stade est que je ne dois pas m’adresser à Mandro en particulier.

 

Vendredi 31 mai 2002, jour de la Visitation, fête de la reconnaissance entre les deux mères enceintes ­­­— de Jean-Baptiste et Jésus — de leur destin divin.

A la suite d’une rencontre avec une personne témoignant de la place de la foi dans sa vie et son activité, je m’interroge sur la croyance en une présence divine à laquelle toute cette aventure m’a menée. J'ai effectivement trouvé le lien fondamental qui seul peut abolir la détresse de l’être confronté à son aspect de grain de sable prêt à être broyé à tout moment dans l’immensité d’un univers paraissant absurde et impitoyable. Suis-je reliée à « Dieu » ?

Pour moi, le « péché originel » de séparation déterminerait en nous une façon pervertie de voir le monde : si nous sommes « rien » selon notre croyance, notre ego ne pouvant le supporter, nous désirons par contraste l’absolu, c’est-à-dire devenir comme des dieux (c’était la proposition du serpent tentateur d’Adam et Ève) et surtout être maître de notre vie. Nous voulons être Dieu pour éviter de n’être qu’homme. C’est bien sûr voué à l’échec, ainsi nous sommes confrontés à la souffrance de constater notre impuissance et soumis à la peur de n’être jamais assez performants, beaux, jeunes, aimés... Nous nous trompons de « cible », ce qui est la véritable signification du mot péché.

Pour accepter notre faiblesse, notre nature propre, il nous faut être relié à l’Absolu, au Très-Haut. Seul l’Être suprême qui nous aime et nous accepte dans notre nature profonde tout en nous guidant vers lui, est le garant de notre capacité à accepter de n’être que ce que nous sommes et à accepter d’être en devenir jusqu’à notre dernier jour.

Notre idéal d’être parfait, autosuffisant et de ne dépendre de personne, est incompatible avec l’amour, du moins le véritable amour et non le désir amoureux d’appropriation de l’autre. Au contraire, découvrir notre juste place - reliée au divin formant l’axe vital au plus profond de nous - transforme profondément notre vision sur ce qui nous entoure et sur les événements de notre vie. Nous découvrons la mesure de l’Homme appelé à se réaliser en suivant la juste voie de sa vie humble et vraie (et non les raccourcis trompeurs proposés par le tentateur, le « diviseur » selon le véritable sens du mot « diable »).

La tentation de viser à l’absolu sans contestation possible contamine toutes les activités humaines et même les plus nobles d’entre elles. Ainsi le savoir scientifique dans son obsédante prétention à l’objectivité se coupe de l’immense potentialité non rationnelle de l’humain. A en croire justement les scientifiques, nous n’utilisons que dix pour cent de notre cerveau. C’est vrai si nous nous contentons de nos facultés rationnelles, objectives, logiques. Mais pourquoi notre société valorise-t-elle ces maigres capacités et dénigre-t-elle l’utilisation des autres pourtant indispensables pour donner sens à notre vie ?

C’est aussi à chacun de faire le choix d’utiliser cette seule petite portion « sécurisante » selon les normes de la civilisation occidentale ou de s’aventurer sur le reste du territoire. C’est-à-dire oser sortir des sentiers battus et s’exposer personnellement en suivant la voie unique de son propre destin.

Plus nous nous engageons personnellement dans l’aventure de notre vie aussi peu exaltante soit-elle apparemment et ce, en nous mettant à l’écoute des sentiments les plus authentiques qui se manifestent au plus profond de nous (nous reliant alors à la dimension divine), plus nous sommes en phase avec la vie elle-même et avec l’autre en face de nous, plus nous sommes dans l’Amour. Ce processus favorise l’accomplissement d’une sexualité au sens total et sacré du terme, dans toutes les structures de l’être.

C’est plus facile à dire qu’à faire et cela demande une discipline, une confiance en l’orientation de nos vies dirigées sur et par le divin transcendant, (orientation signifiant littéralement se tourner vers l’orient, le soleil levant). D’autant que toujours absorbée par mes contraintes professionnelles et familiales, je ne parviens pas à faire de cette tâche, l'écriture de cette histoire, la priorité absolue de ma vie…

 

Jeudi 13 Juin 2002, jour de la Saint Antoine, homme riche devenu ermite et créateur du premier monastère (ou Laure rassemblant plusieurs ermites). Sa croix est le Tau (dernière lettre hébraïque, comme l’est l’oméga grec).

Selon la Lore ou Lorre (connaissance traditionnelle), deux Tau représentent un dolmen ou un temple, trois Tau symbolisent le Temple de Jérusalem.

Tandis que j'anime une formation, je perds les clés de mon bureau dans les toilettes. C’est un choc qui me fait prendre conscience de l’étape actuelle de mon évolution. La clé de mon travail spirituel est dans les bas-fonds ! Heureusement, l’eau est propre et la cuvette bien entretenue facilite la récupération ! Merci Saint Antoine de Padoue ! Je ne m’en tirerai pas avec de hautes considérations spirituelles ou philosophiques. Je dois aller chercher dans la matière de mon histoire, de ma vie.

Toujours enrhumée, je suis de plus en plus fatiguée ces derniers mois. Depuis la veille, j'ai mal à la gorge. Qu’est-ce qui ne veut pas passer ? Qu’est-ce qui bloque ? Quelque chose à avaler ou à sortir ? Je sens bien qu’après avoir lutté pour que cette histoire s’arrête parce qu’elle me décape douloureusement en me confrontant à des limites sans cesse repoussées, puis après m'être abandonnée à son tourbillon si puissant et m’en être réjouie compte tenu de ce que tout cela m'a apporté, je dois maintenant comme me le recommande le Maître suprême faire l’effort de la porter à son juste niveau.

Ma vie en dépend, je dois assumer pleinement en renonçant à juger selon des critères rationnels normatifs étouffants. Je dois continuer à suivre la courbe dynamique de mon évolution et faire ce qui doit être fait sans rien en attendre pour moi, ni reconnaissance ni même compréhension.

Je sais trop bien que si, sans l’avoir vécue moi-même, quelqu’un m'avait raconté une semblable histoire, je ne l’aurais pas cru. Nos références et valeurs collectives actuelles nous coupent de ce qui pourrait nous permettre de devenir des êtres réalisés, « entiers ». Heureusement des personnes courageuses ou surtout appartenant à d’autres traditions ont témoigné par leurs expériences de cette possibilité.

Je dois redescendre au fond des choses, retourner au « charbon », la clé est dans la mine, dans ce qui m'apparaît peut-être obscur, vil et sans intérêt en ce moment, mais recèle pourtant la vérité, ma vérité.

J'ai commencé à souffrir de la gorge quand ayant vainement essayé de reprendre le fil de mon récit, j'y avais renoncé jugeant que cela n’avait plus aucun intérêt pour personne y compris pour moi-même. Je me rends compte que cette attitude est fausse, je dois m’engager à fond dans ce travail aussi pénible soit-il.  Je n’ai pas d’autre choix, je le sais, je le sens. Et pourtant comment faire en pratique ?

 

Samedi 29 Juin 2002, fête des Pierre et Paul, qui signifie « rocher » pour l’un et « humble » pour l’autre. Ce sont les fondateurs de l’Église, en particulier de l’Eglise de Rome pour Pierre et du Christianisme pour Paul qui avait pourtant été l’ennemi de Jésus avant sa vision décisive sur le chemin de Damas. Pierre détient les « Clés du ciel et de la terre » et selon la Lore ou Lorre, il a repris les fonctions de Janus dans son rôle astronomique de « gardien des portes des solstices » et son rôle symbolique de « lier et délier ». Selon Plutarque une étoile est appelée Janus et elle se situe dans le voisinage d’Arcturus, aux pieds de la Vierge.

Lors de la dernière séance de Reiki de la saison, je ressens une énergie puissante qui passe à travers moi et je l’imagine liée à ce que j’appelle mon « géant Reiki » présent à mes côtés. Je suis très troublée lorsque Sylvie à la fin vient me voir pour me dire qu’elle a effectivement visualisé un géant lorsque j’ai posé mes mains sur elle lors d’un exercice ! De toute façon nous n’avons pas le temps d’en discuter. Brigitte requiert notre attention pour nous annoncer qu’elle part s’installer, avec Yvon, dans le Sud. Un changement radical de vie s’annonce pour eux et je m’en réjouis. Cependant elle va continuer à assurer les séances mensuelles l’année prochaine avant de trouver quelqu’un qui puisse la remplacer. Elle cherche alors mon regard, mais je sais au fond de moi que je ne serai pas cette personne.

  

Début Juillet 2002

Ma vie est bousculée, surchargée malgré ma fatigue. Je n’ai plus de temps pour moi et je pense très peu à Mandro, ce que je constate avec un certain plaisir. Je continue pourtant à lui réserver des moments de prière, pour être fidèle à mes guides et à mes propres engagements.

Un soir, lors d’un moment très agréable en famille, j'ai soudain une pensée insistante le concernant. Un instant je crois même voir sa voiture garée devant chez nous, c’est une illusion qui me bouleverse mais j'essaie de l’oublier. Georges est en grande forme, il s’efforce de rester mince et sportif. Nous nous entendons mieux que jamais, nous rions beaucoup ensemble et nous nous aimons tendrement. Or, lors du dîner, Georges m'annonce qu’il a vu Mandro et celui-ci pense nous proposer des affaires en rapport avec son nouvel emploi salarié.

Je suis stupéfaite comme à chaque fois que cette résonance quasi physique des pensées de Mandro s’exprime en moi. Que faire ? Que dire ? Je lui ai promis de ne pas me manifester. Cependant si lui reprend contact ? Comme toujours je dois accepter, être disponible, à l’écoute pour le laisser décider par lui-même et à son rythme.

Je suis si différente maintenant de celle qu’il a emmenée à Toulouse, je ne me reconnais plus. En tout cas, je suis fermement décidée, à poursuivre la Mission, avec ou sans lui tout en me souvenant de ce que je lui dois et de cette énigmatique sentence de son père : « S’il n’est pas le premier, il ne sera pas le suivant !».

 

Mercredi 23 Juillet 2002, fête des Brigitte qui signifie « élevée » ou « forte », mais aussi fête d’Ezéchiel, ce prophète de l’Ancien Testament qui a eu une vision du Char de Yahvé, devenu l’élément central de la mystique hébraïque.

Ma vie est plus calme pendant l’été, les enfants sont en vacances ou en stage, Georges travaille, mais prend davantage le temps de vivre puisqu’il n’a plus de cours. Nadège ayant réussi sa première année de droit, elle désire continuer, il sait donc qu’il n’aura plus la possibilité d’enseigner comme il le désirait. Dans ce contexte il envisage de mettre fin à ses propres études et de renoncer à préparer une thèse qui ne lui servira pas. Il en profite pour refaire du sport et comme il ne fait pas les choses à moitié, il en fait de plus en plus !

Je suis dans ma deuxième semaine de congés sans lui, la semaine prochaine il sera lui aussi en vacances. Nous passerons deux jours chez ses parents et nous reviendrons avec les enfants qui sont en bord de mer. En attendant, je passe du temps au jardin, je me balade un peu et surtout je poursuis mes recherches avec bonheur.

Pour l’homme traditionnel, tout geste, tout acte matériel ou de construction humaine se réfère à un modèle divin, céleste. Ce modèle est le Cosmos au sens littéral d’ordre de l’univers selon ce que l’homme en perçoit et en comprend. Dans cette conception, tout est sacré et l’homme est impliqué dans sa globalité en tant que créature et sujet d’une part, en tant que participant et acteur d’autre part de la Création.

L’observation du ciel fournit le modèle commun à toutes les civilisations sous des représentations différentes. Comprendre ce modèle en soi, (naître avec) en tant qu’humain face à l’Univers est la Voie de la Connaissance basée sur le savoir le plus abouti, mais aussi répond aux questions existentielles les plus intimes : « d’où je viens ? qui suis-je ? et où vais-je ? ». Cette quête est donc fondamentale pour l’homme de toute époque, et chaque civilisation s’est construite sur elle.

Grâce à l'archéoastronomie, nous savons que sur notre territoire, les lieux de culte de la préhistoire, puis romains étaient précisément orientés en fonction des astres. Leur répartition pourrait donc répondre à une logique en rapport avec un modèle cosmique et solaire, une forme de « grille ».

Les cultes païens dont les aspects étaient les plus gênants pour l’église étaient les rites associant la mort, la royauté, la sexualité et la « résurrection » ou renaissance selon les attributions divines de la déesse représentée par la planète Vénus. L’implantation même des lieux de culte répondait à cette conception. Ces lieux ont été christianisés par la suite pour la plupart et la connaissance antique des règles d’orientation a été adaptée pour l’implantation des nouveaux bâtiments chrétiens en particulier après les croisades.

Le symbole de Vénus était le pentagramme, il en découlait une géométrie sacrée basée sur le Nombre d’or et l’élaboration d’une grille harmonique permettant de tracer des formes, dont on sait qu’elle était utilisée par exemple par Villard de Honnecourt, le Maître d’œuvre du XIII° siècle. Mais si la géométrie du pentagone était fondamentale en particulier en architecture, pour l’Église il n’était pas possible de revendiquer ce modèle. Les mêmes concepts fondamentaux restaient pourtant un impératif : mettre en harmonie le monde terrestre et les activités humaines avec les lois divines du cosmos.

Le mouvement vers la Terre Sainte a permis une réactivation des connaissances diffusées par les Arabes et conservées par Constantinople (ex-Byzance, capitale de l’Empire Byzantin qui fut le seul à conserver ses rites et ses documents après l’effondrement au V° siècle de l’Empire Romain d’Occident). En même temps des moyens matériels considérables ont été mobilisés pour servir ce projet inouï de couvrir en quelques siècles l’Europe d’un « manteau d’églises ».

Le symbole adopté par l’église est le Chrisme tracé en général avec un X et un axe central marqué d’une boucle : le Rho en grec. Parfois un alpha et un omega le complètent. C’est une sorte d’hexagramme et la forme adoptée par l’Église pour christianiser le territoire par l’implantation de nouveaux lieux de cultes après avoir récupéré ou détruit les anciens.

La grille du pentagone aurait donc été transformée en grille d’hexagone. Or la Croix à double traverse permet de résoudre cette énigme géométrique avec deux croix : + et x!

(Voir dessin en Annexe Tome 2) 

http://tresordeslaures.canalblog.com/archives/2020/01/11/37933185.html

Je comprends le pentagone des points particuliers sur Angers comme un repère des levers et couchers remarquables lors des solstices et équinoxes. Je n’ai pas alors les moyens d’aller plus loin dans l’exploration des grilles pentagonale ou hexagonale. Mais Georges intrigué par mes dessins sur les cartes de la région me montre un livre de photos aériennes révélant effectivement une sorte de « grille » orientée sur le territoire. Cadeau du ciel!

Enfin je découvre qu’autrefois huit fêtes annuelles celtes marquaient des moments remarquables sur le plan astronomique (lune et soleil). Que de pistes à explorer…

 

Août 2002

Les vacances d’été ont été calmes et m’ont permis de me reposer, cependant la reprise du travail est difficile, les conditions se sont dégradées et je dois faire face à une lourde charge. Je m’épuise rapidement, je perds mon courage et mon optimisme habituellement affiché devant mon équipe, même si je continue vaillamment à assumer. Je m’efforce malgré tout de garder le cap en attendant des jours meilleurs. Heureusement ma vie intérieure est d’une grande richesse et m’aide à supporter le quotidien. D’autant que mes « intuitions » sont toujours performantes et facilitent énormément mon travail.

 

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  • Roman d'aventure intérieure. Estelle, médecin, se trouve plongée dans une autre dimension et conduite pour sauver un homme (le fils d'un père défunt qui l'a contacté) à apprendre à Aimer et à léguer un trésor occidental méconnu. Roman illustré par Estelle.
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