2003 (suite), TOME 1

2003

Mars 2003

Je me rends compte que dès cette époque j’avais conscience, ainsi qu’Alicia, du risque sur ma santé physique et psychique. J’ai pourtant accepté, même si avec le recul je sais que je n’avais plus vraiment le choix. Et puis la compréhension des mystères entrevus était probablement tentante. Est-ce que mon état actuel résulte de ce choix ? Est-ce le prix à payer ? 

Mon autonomie progresse peu à peu, j’ai pu aller seule chez la psychiatre en respectant des périodes de repos allongé fréquentes, heureusement ma voiture est confortable. J’ai revu le cardiologue, content du résultat il m’encourage à forcer un peu, sans exagérer malgré les douleurs dans la poitrine à l’effort et mon essoufflement. Je fais des balades de vingt minutes chaque jour même si à la fin j’ai en plus des sensations vertigineuses. Je veux tout faire pour récupérer.

J’ai donc commencé à raconter à ma psychiatre les faits en rapport avec Mandro. Elle semble s’ennuyer et reste silencieuse, mais je m’attache à tout lui dire, c’est mon travail actuel pour guérir et elle est payée pour cela, je ne suis pas là pour la distraire.

J’ai pu enfin revenir dans les services où je travaille, les personnes rencontrées étaient contentes de me revoir. Hélas, malgré mon envie et mes efforts, je n’ai pas tenu longtemps. J’ai hâte de pouvoir y retourner, aussi je continue l’augmentation progressive de mon traitement. A la pharmacie de l’hôpital les plus consciencieux s’inquiètent, mais ils connaissent mon cardiologue et savent que je suis bien surveillée.

Pour moi je n’ai pas peur, je vis dans l’amour et la confiance avec mes guides, en premier mon Bien-aimé. Selon eux je ne vais pas mourir prochainement et mon état actuel est favorable pour mon évolution. J’y crois, je vais guérir. Georges l’espère aussi, sans me mettre la pression maintenant. Il est noyé dans ses soucis professionnels avec une hiérarchie régionale qui lui cherche des noises depuis qu’il a soutenu un collègue pourtant dans son droit. Ce qui a finalement été reconnu par les instances parisiennes, mais localement cela leur reste en travers de la gorge.

Quoiqu’il arrive, nous sommes dans le même bateau. Nous nous soutenons mutuellement. Nos enfants vont pour le mieux, et s’ils sont obligés de beaucoup aider à la maison, ils s’accommodent très bien de ma disponibilité nouvelle, c’est rassurant. Seule Cléanthe s’attriste parfois quand je suis essoufflée en lui lisant une histoire… Nadège et Vladimir ne semblent pas trop s’inquiéter et vivent leur vie entre les copains, l’école et le sport.

Et dès que je peux, je poursuis l’exploration de mon journal et de mes notes.